La commune d’Aït Yahia Moussa, dont le siège l’ex-Oued Kasri, est située à une trentaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou, sur la RN 25. C’est l’une des municipalités où l’insécurité règne en maître.
En effet, bien avant la tombée de la nuit, les habitants du chef-lieu ne peuvent sortir : vols, agressions, tapages nocturnes.
Quant aux usagers de la RN 25, ils doivent l’emprunter avant le coucher du soleil. D’ailleurs, une pétition aurait été initiée par les citoyens pour demander beaucoup plus de sécurité. Si dans ce petit centre urbain, c’est la peur au quotidien, dans les villages, c’est l’enfer.
Les habitants signalent quotidiennement des vols. Enfin, cette commune a finalement obtenu deux projets : réalisation d’une sûreté urbaine et d’une brigade de gendarmerie.
Selon une source locale, deux terrains ont été choisis. Pour la sûreté, elle est prévue en face du siège de l’APC, alors que les poulaillers communaux situés à la sortie du chef-lieu en allant vers Tizi Ouzou, seront remplacés par la brigade.
Face à tous leurs problèmes, les citoyens ont finalement compris que leur sécurité passe avant tout. “Nous ne sommes pas contre les corps de sécurité. Il faudrait seulement que ces derniers soient au service du citoyen”, dira un citoyen du chef-lieu. Et d’avouer : “Je vous assure que ces dernières années, la vie s’est dégradée à tel point qu’on ne peut même pas étendre un vêtement au balcon”.
Effectivement, il suffirait de s’aventurer, notamment en cette période hivernale, dans cette petite ville après quatre heures de l’après-midi pour voir la réalité : tout est fermé, sauf des chiens errants et des délinquants de tout bord.
La concrétisation de ces deux projets est tant attendue aussi bien par les populations que par les responsables locaux. Combien de fois avons-nous rapporté de cas d’agression même à l’intérieur de la mairie ? “On se sent toujours en danger. A n’importe quel moment, quelqu’un peut nous agresser. Il n’y a pas de policiers ni gendarmes pour nous protéger”, nous a répondu un fonctionnaire qui nous rappelle que l’APC avait été fermée en 2005 pour demander beaucoup plus de sécurité, alors que l’an dernier un autre fonctionnaire a vu le pare-brise de son véhicule voler en éclats après qu’un citoyen, pris de démence, ait recouru à la vengeance.
“A quand ces deux structures ?”, telle est la question répétée par tous.
Amar Ouramdane
