l En descendant des cimes des montagnes de la Kabylie, en empruntant la sublime route qui mène à Bougie, on pourrait entendre non seulement la rumeur de la mer mais aussi les chansons d’un certain Djamel Allem. Le chanteur kabyle qui touche un public aussi large que varié…
Nous l’avons rencontré à Alger pendant sa série de concerts dans la capitale, dans un cadre spontané, loin des projecteurs et du brouhaha des admirateurs…
Un homme simple, modeste, ouvert d’esprit, suscitant autant d’admiration que de curiosité.
Nous ne voulions pas découvrir le chanteur en lui car l’œuvre artistique est toujours digne et capable de représenter son auteur. C’était plutôt l’Homme, l’Humain, le Berbère, qui m’attirait. Il ne s’agissait là ni d’une curiosité journalistique ni d’une curiosité tout court… Le personnage était devant moi, naturel, à son aise… Le visage? Un paysage de la Kabylie, pas forcément beau, pas tout à fait lumineux, mais serein, semblant être bercé par une douce brise automnale avec un soupçon de crachin qui mouille ses yeux… Le visage, comme rares peuvent le faire, reflétait l’âme et les subtilités du chanteur.
Et puis vient la parole… Djamel Allem a une façon de parler tellement intemporelle, tellement légère qu’on a l’impression d’écouter une chanson ou du moins quelques refrains familiers qu’on avait l’habitude d’entendre au fond de la Kabylie quand les femmes du village préparaient le couscous ou descendaient ramener de l’eau de « Thalla ».. Une voix faite pour chanter. Des paroles simples, saines, transparentes, pleines de sens… Quand on voit le chanteur sur scène et qu’on le compare à l’homme de tous les jours, s’il y a une différence apparente, c’est toujours un point de marqué en faveur du professionnalisme. Mais si la différence était légère ou, peut-être, inexistante, ça relève d’une intense fusion entre l’homme et l’artiste. Cette fusion qu’on appelle l’amour !
Et puis, il y a aussi cette aura d’enfance qui plane sur le personnage. Cette innocence propre aux bergers de chez nous, cette aptitude à s’adapter, à sourire, à regarder le monde avec enthousiasme, à rire… Tout cela contrastant merveilleusement avec une volonté de fer et une obstination purement kabyle à faire du bon travail, à réussir… Djamel Allem est non seulement un chanteur populaire mais aussi un artiste du ver, de la musique et de la vie…
C’est ce Djamel Allem, l’Homme, l’Humain, le Berbère que j’ai voulu présenter brièvement, peut-être, mais intensément… Et c’est ce même Djamel Allem que le public aime et respecte… L’artiste et l’Homme ont fusionné : l’œuvre n’en sera que complète!
Sarah H.