Depuis le départ des éléments des deux brigades de la gendarmerie de Makouda et de Boudjima, en 2003, prévu dans le processus de la normalisation de la crise du printemps noir, la daira en question ne figure tout simplement plus sur la carte sécuritaire nationale.
Car, hormis les détachements de la garde communale qui restent par ailleurs faibles numériquement et dont la mission est exclusivement antiterroriste, les 50 000 habitants de la daira ne sont administrés par aucun service de sécurité.
Le pourrissement de la situation qui a suivi la solution de la crise de Kabylie a facilité en outre la montée en puissance de nombreux dealers qui ont pris en otage la population. Les maffiosi locaux agissent en terrains conquis et en toute impunité dès la nuit tombée.
La population désarmée et nullement préparée à vivre de telles situations assiste, pieds et poings liés, à la prolifération des débits de boissons illégaux, au développement de la violence et du tapage diurne et nocturne ainsi que la généralisation de la consommation de drogue qui décime la frange juvénile entre autres… A Boudjima comme à Makouda, les malfaiteurs agissent dès la tombée de la nuit et prennent possession des quartiers du chef lieu où il est strictement déconseillé de passer. Car, toute personne qui s’aventure risque d’être une proie potentielle des voleurs. Les domiciles individuels, les locaux commerciaux ainsi que les édifices publics sont souvent attaqués.
Finalement, ce n’est que la peur du gendarme qui avait refroidi les ardeurs des délinquants de tous bords. A peine les hommes en treillis partis que les vols, agressions et faux barrages dressés en général par des bandits suivis de vols de véhicules commençaient à être signalés de façon récurrente dans les quatre coins de la daira. Mais toute chose a une fin et le règne de ces derniers qui a fait couler beaucoup d’encre est en phase de vivre ses derniers jours.
Car, au projet de l’installation d’une sûreté urbaine dans le chef-lieu de daira qui date depuis des mois déjà vient de s’ajouter à la décision du wali lors de sa dernière visite dans la localité, la semaine passée, de doter la commune de Boudjima d’un autre corps sécuritaire.
Pour rappel, durant l’été passé les services de sécurité ont démantelé, dans la commune de Boudjima, un réseau de malfaiteurs qui a défrayé la chronique. Ses éléments qui semaient la peur chez les automobilistes sont surtout responsables d’agressions, de racket, de vol et de la disparition de nombreux véhicules sur les routes menant à la ville balnéaire de Tigzirt sur mer. Depuis la mise hors d’état de nuire de ce groupe, la région connaît un certain répit mais la peur de rouler la nuit hante toujours les esprits. Pour mettre un terme à la situation inquiétante à plus d’un titre, la population de la daira, excédée, a réagit dès le début des événements en joignant à plusieurs reprises sa voix à celle des élus locaux pour demander l’affectation d’un corps sécuritaire capable de maîtriser le fléau.
G.M.