La crise qui secoue violemment le plus vieux parti de l’opposition n’esr pas près de connaître son épilogue.
En effet, les frondeurs, après leur tentative d’occuper le siège national en signe de protestation contre la gestion “désastreuse” de l’actuelle direction, sont revenus encore une fois à la charge pour réitérer à l’unisson le départ de l’actuel secrétariat national, à sa tête Ali Laskri et Karim Tabou. Ils se sont présentés hier à notre rédaction pour dénoncer dans des termes crus les assertions de Tabou qui les a qualifiés « de vieillards, exclus du parti ». « Si nous sommes là aujourd’hui c’est pour dénoncer les déclarations diffamatoires de Tabou », a déclaré Hanafi Massinissa, étudiant- militant de la section Ali M’cili de Tizi Ouzou. Ce dernier a démenti catégoriquement les propos tenus par Karim Tabou à l’encontre des militants qui sont venus, à en croire ses dires, de partout pour « réclamer une fois de plus le départ de l’actuelle direction nationale qui est accusée d’être derrière le marasme que traverse le FFS ». L’orateur a vivement dénoncé les multiples menaces et surtout l’attitude « militariste » que le premier secrétaire Ali Laskri en l’occurrence, a adoptée à l’encontre des anciens militants de 1963 qui ne sont venus que pour “revendiquer l’établissement d’une gestion démocratique, d’une justice ainsi qu’un débat militant à tous les niveaux des structures au sein du parti », a t-il affirmé. Ce jeune militant, qui n’a pas pu contenir sa colère ainsi que celle de ses camarades, a préféré riposter aux interprétations de Tabou qui les a traités, selon lui, de tous les noms d’oiseaux pour le qualifier, à son tour, de “fasciste”. « Qu’il sache alors (Tabou), qu’il n’y a pas plus fasciste que celui qui confisque la parole démocratique, que celui qui squatte un parti. Il n’y a jamais de fasciste que celui qui mâte, qui réprime une protesta militante et il n’y aura jamais de fasciste que celui qui viole les statuts du parti en déclarant au su et au vu des militants que c’est lui le statut », a t-il encore rétorqué.
Da Brahim, quant à lui, a voulu revenir sur la dernière bastonnade dont il a été victime. “J’ai été victime d’un lynchage voulu”, a-t-il témoigné avant d’ajouter que depuis « l’installation de Tabou à la tutelle du parti, le débat démocratique qu’il (Karim Tabou) chante est devenu vraiment un tabou pour les autres ». Au contraire, enchaîne l’octogénaire et avec beaucoup d’émotion : « Ce sont eux qui préparent non seulement un coup d’Etat mais une mise à mort d’une opposition qui s’appelle le FFS. Ils visent à accaparer le parti pour aller au prochain congrès sans les anciens militants ».
Da Ahmed, pour sa part, a regretté la situation dans laquelle baigne le FFS. “Je voudrais juste dire à ce “Tabou” que les vieux qu’il a qualifiés de ‘’vieillards’’ sont tous d’anciens membres de l’ALN et membres fondateurs du parti qu’il squatte avec son pouvoir exorbitant. Nous lui disons que nous ne sommes pas des chargés de mission. Au contraire, nous dénonçons les pratiques antidémocratiques, antisociales et anti-statutaires du cabinet noir qu’il a créé au sein du FFS », a-t-il regretté. Ce dernier a voulu pousser le bouchon plus loin en faisant savoir que « le règlement intérieur, les textes statutaires du parti sont bafoués et piétinés par l’actuel secrétariat qui est loin de jouer son rôle de catalyseur ».
Le dernier intervenant était Cherif Melboussi, ancien membre du conseil national, qui est allé plus loin dans ses visions et analyses politiques. Il dira, quant à lui : « Nous sommes contre et n’accepterons jamais, tant que nous sommes vivants, d’aller et de proposer le FFS comme gâteau à l’Alliance présidentielle ». Sur ce chapitre, ce dernier lancera un appel à tous les militants et aux anciens du FFS pour rejoindre les protestataires afin de “sauver le parti du naufrage et d’une impasse néfaste”. Par ailleurs, les militants qui nous ont rendu visite au siège du journal ont voulu répondre à Karim Tabou ainsi qu’à son “cabinet noir” par la phrase suivante : « On vous donne rendez-vous après l’Aïd », ont-ils conclu.
Ziyad Demouche