Cette année, la proximité calendaire des fêtes de l’Aïd El Adha et du Nouvel An a créé une situation inédite. Le mouton à peine dépecé, du moins pour les familles qui se sont permises son achat, que déjà on est parti à la recherche de la bûche. C’est une aubaine pour les pâtissiers qui n’ont pas hésité, comme chaque année, à afficher des prix allant jusqu’à 500 DA pour une bûche, somme toute ordinaire. Mais les gens ont fait d’une pierre deux coups, puisque la viande de l’Aïd a servi aussi à agrémenter le repas du réveillon. Les jeunes avides d’occasions de joie qui sont hélas trop rares, ont échafaudé comme d’habitude des plans pour la nuit. Beaucoup d’entre-eux ont acheté des victuailles et fortes boissons alcoolisées pour bien fêter la soirée dans quelques endroits retirés puis sont venus crier tout le désarroi de leur jeunesse frustrée à travers les ruelles des villages. D’autres ont opté pour les veillées dans les bars où les places sont réservées à l’avance. Mais il reste qu’il manque cruellement d’endroits convenables, offrant un minimum de convivialité, où des familles peuvent tranquillement attendre les douze coups de minuit et participer ainsi à ce grand événement annuel planétaire. Les gens se sont vus contraints d’improviser des soirées familiales devant leur postes de télévision.
M. A.