Le FFS, secoué depuis des mois par une crise, opposant la direction nationale et la base militante organisée autour de cadres, prend des proportions alarmantes. Du problème politique posé par les frondeurs, revendiquant le départ in extenso de l’actuelle direction nationale, invoquant des motifs politiques inhérents à la gestion du parti, c’est l’affrontement physique qui s’érige en règle de dépassement et de traitement de la crise. L’engagement d’une société de gardiennage pour évacuer les lieux, lors de l’occupation du siège national par les contestataires, s’est soldé par des blessés dans les rangs des frondeurs, nous avoue un cadre du parti. Pour aujourd’hui, sur instruction du secrétariat national, la fédération de Tizi-Ouzou a arrêté le principe de la tenue d’un conseil fédéral au siège de la section de Tizi-Ouzou, point de chute des contestataires. L’objectif consiste à récupérer tous les militants partie prenante de la fronde.
Le conseil fédéral qui a introduit une demande d’autorisation auprès de la DRAG de Tizi-Ouzou, pour organiser cette rencontre, a aussi convoqué plus de deux cents militants de la wilaya favorables à l’actuelle direction nationale.
Les frondeurs de leur côté, sont déterminés à consolider leurs forces et à ne pas lâcher prise.
Le risque de dérapage est réel dès lors que les deux parties campent fermement sur leurs positions respectives. L’instruction donnée par la direction nationale de déposséder, y compris par la violence, les frondeurs du siège de la section à Tizi-Ouzou s’est faite sous le sceau de la menace de limoger le conseil fédéral actuel si la prison assignée n’est pas accomplie. Ce bras de fer à risques plonge le FFS dans une spirale de violence entre militants et l’achemine vers des impasses. Des militants s’interrogent sur cet état des lieux gravissime qu’a atteint le Parti, pourtant habitué à développer des thèses de pacifisme et de démocratie. En plus, le ratage des postes de sénateurs (deux sièges à Tizi et deux à Bgayet), suite au boycot de cette échéance électorale, a aiguisé davantage la contradiction et le malaise dans la structure du parti. A quelques mois d’échéances électorales importantes, le parti de Hocine Aït Ahmed prend une direction de suicide politique, à la cadence où ?? les développements du parti aux plans politique et organiques. l’intervention et l’arbitrage tant souhaité du président tarde à venir, en dépit de multiples correspondances et d’émissaires envoyés. Le FFS signe la plus sombre page de son histoire depuis l’ouverture politique en 1989, les méthodes démocratiques de gestion du parti cèdent la place à l’ortracisme en vidant la structure de ses meilleures cadres et militants sincères et dévoués. Les futurs rendez-vous électoraux mettront à nue la force de la structure dévorée par des crises internes, qui n’ont jamais connu de dénouement politique mais plutôt réglées par la méthode de la chasse à l’homme.
Khaled Zahem
