“Le contrôle technique des véhicules est une politique qui a commencé depuis 2003. Elle touche les véhicules de 5 ans à 10 ans d’âge. Sur un parc de 110 000 véhicules âgés de cinq à dix ans, seulement 30 000 sont passés au contrôle technique obligatoire pour cette catégorie depuis le 1er septembre 2006. On a même pris la décision de retirer tous les véhicules de plus de 25 ans ”, a déclaré, samedi dernier, Mohamed Maghlaoui, ministre des Transports lors, de son passage au forum de l’ENTV. Maghlaoui a souligné que les capacités de traitement mises en place au niveau des 46 wilayas est de l’ordre de 120 000 véhicules par mois, reconnaissant toutefois un déficit en matière de communication pour l’opération. M. Maghlaoui a mis en relief “ le manque de rigueur des automobilistes ”. Cependant, il s’est montré surtout rassurant en affirmant que l’Etat agira avec la souplesse que requiert une telle opération et “ s’il faut prolonger encore le délai, nous le ferons ”. Mais de toute façon, “l’essentiel est de faire passer tout le parc automobile”, a-t-il ajouté.
Le ministre a rappelé que son département est doté déjà de “150 agences de contrôle technique de véhicule ”. Il dira dans ce sens que “ même les nouveaux véhicules sont destinés au contrôle technique ”. Pourquoi soumettre les véhicules neufs au contrôle technique ? Dans cette optique, il fera savoir que lors du contrôle de véhicules professionnels (taxis, bus), il s’est avéré qu’il existe des défaillances “dangereuses” de certaines marques portant notamment sur le freinage, la direction ou l’éclairage. “Le contrôle technique a prouvé techniquement son utilité pour la sécurité des personnes, même dans le cas de véhicules neufs ”, a-t-il encore enchaîné.
En outre, le représentant du gouvernement a reconnu que son secteur a connu un retard flagrant en matière de services et prestations dans les années écoulées. Bien au contraire, ajoutera l’invité du forum, “ c’est cette attitude qui a entraîné le gouvernement à engager des réformes pour sa modernisation en attribuant une enveloppe très importante de 1000 milliards DA ”. Cette enveloppe, à en croire les déclarations du premier responsable du secteur, est allouée pour le financement des projets de développement et de modernisation. En ce sens, il déclaré que “ 637 milliards sont destinés pour la modernisation de la ligne ferroviaire comme celle d’Alger et celle de Tizi Ouzou – Oued Aissi, et ce à partir du début de l’année en cours ”. Maghlaoui a également évoqué la volonté de renouvellement et de modernisation du parc de l’ETUSA.
D’après le ministre, pour régler définitivement le problème du transport urbain, le gouvernement s’achemine vers un autre système de transport de masse. Ce dernier a fait, d’après Maghlaoui, ses preuves dans les grandes villes du monde. Il s’agit donc du métro, du tramway et également les trains de banlieue d’une nouvelle génération, c’est-à-dire des modes capables de transporter 110.000 passagers/heure. S’agissant de la compagnie aérienne Air Algérie, Maghlaoui a rassuré que cette dernière est “ loin d’être en faillite ”, du fait qu’elle a pu réaliser des bénéfices au cours de l’année précédente. “Désormais, le seul handicap pour cette compagnie est qu’elle n’arrive pas encore à offrir des prestations de service de qualité ”, a-t-il déploré. A la question de savoir si la gestion de la nouvelle aérogare d’Alger par des Français n’était pas une atteinte à la souveraineté nationale, Maghlaoui a répondu que dans chaque aéroport, “ il existe une partie dite de souveraineté (EGSA, Douanes, Police…) et une partie commerciale qui est gérée par des étrangers, comme cela se passe dans tous les pays du monde ”. Et d’assurer également que cette expérience “ sera renouvelée même pour le métro d’Alger et pour toutes nouvelles infrastructures pour lesquelles l’Algérie n’a pas encore d’expertise en matière de gestion ”, a-t-il encore ajouté.
Quant à la polémique autour des 160 pilotes algériens formés par la compagnie Khalifa Airways, le ministre a rappelé que l’Algérie a déboursé 16 millions d’euros pour permettre à ces pilotes d’achever leurs études en Jordanie. “ Mais on n’a pas voulu les perdre. D’ailleurs, une cinquantaine d’entre eux ont été recrutés par Air Algérie et les autres seront réintégrés dans les années à venir”, a-t-il dit.
Z. D.
