Litige autour d’une école désaffectée à Boukhalfa

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Un litige a éclaté, ces derniers jours, entre la direction de l’éducation et la commune de Tizi Ouzou au sujet d’une école primaire désaffectée, sise à Boukhalfa. Cette démêlée est née suite à l’attribution par le maire de la commune, M. Arezki Bensalem, de deux autorisations d’exploitations, l’une au profit de la direction de l’éducation et l’autre au bénéfice d’une association culturelle.

Si la première institution réclame le droit à occuper toute l’infrastructure désaffectée pour l’aménager en une cantine centrale, l’association est défendue par la chef de daïra, Mme Rachida Zaoui, qui estime que l’organisation de jeunes est en droit d’y posséder un siège.

Mais la direction de l’éducation ne voit pas d’un bon œil «l’intrusion» d’une association à caractère culturel dans cette école qui servira, désormais, de cantine centrale où devraient se restaurer gratuitement l’ensemble des écoliers de Boukhalfa.

La DE se défend en vertu du procès verbal de sortie effectuée en avril dernier pour «l’affectation des classes à servir de cantine centrale à Boukhalfa.» Dans le document en question, établi par MM. Aidrous Elyazid, Malki Hamid et Bouchafa Mohamed, respectivement, élu et représentant du président de l’APC de Tizi-ouzou, inspecteur de wilaya des cantines scolaires et conseiller à l’alimentation des cantines scolaires de la wilaya de Tizi Ouzou, la commission mixte avait convenu à l’affectation de trois classes de l’école «Ramdani» pour les besoins de cantine scolaire centrale.

La tutelle de l’enseignement de la wilaya devra ainsi se charger, selon le même procès verbal, de l’équipement et du matériel nécessaire ainsi que de l’alimentation. Quant à la municipalité de Tizi Ouzou, elle devra se charger des travaux d’aménagement et d’équipement de sécurisation du site, en vertu de la circulaire présidentielle 65/70 du 11 mars 1965.

Or, souligne l’inspecteur des cantines scolaires, l’APC n’a rien entrepris de ses obligations cosignées dans le PV du 9 avril 2006. Pire, note également M. Malki, le maire a procédé à la délivrance d’une autorisation d’exploitation du même site à une association culturelle pour y exercer ses activités. Une attitude qui fera sortir le directeur de l’éducation de ses gongs pour manifester sa désapprobation à l’encontre du maire qui aurait ainsi trahit ses engagements apposés sur le PV. En effet, le DE ne s’est pas gêné d’adresser une missive au président de l’APC de Tizi Ouzou, en date du 9 décembre dernier lui demandant d’ «intervenir et prendre les mesures nécessaires en vue de remettre les deux classes affectées à l’association culturelle à sa vocation initiale.»

Peine perdue, puisque cette association reçoit l’appui de la chef de daïra de Tizi Ouzou, après que celle-ci aurait, selon les dires de l’inspecteur des cantines scolaires, intimée l’ordre de déloger cette même association. Un appui que Mme Zaoui a signifié par écrit à l’adresse du directeur de l’éducation, l’informant qu’«une cantine scolaire est projetée au niveau de cette école portant sur l’aménagement des deux classes. Pour les deux autres classes, elles sont occupées par une association à vocation culturelle, scientifique et de loisirs.»

Pour la chef de daïra, cette association est en droit d’activer dans l’enceinte de cette école, dont «les activités sont compatibles avec le fonctionnement d’une structure pédagogique avec l’objectif de réaliser une bibliothèque pour les citoyens de Boukhalfa.» Une activité pour laquelle, précise Mme Zaoui, la direction de la jeunesse et des sports a alloué une aide financière globale du fond de wilaya d’une valeur de 80 000 dinars.

Une précision qui tranche en faveur de cette association qui obtient ainsi le droit à l’occupation de deux classes dans cette même école. Sauf que la direction de l’éducation, qui prévoit de saisir le wali, est mécontente de cette décision, qui risque fort de priver les 661 élèves des quatre écoles primaires de Boukhalfa d’une restauration quotidienne gratuite ainsi que du petit déjeuner.

Il est à préciser que nos tentatives de joindre le maire par téléphone pour avoir sa version des faits sont restées vaines. Le téléphone de son institution était branché, toute la journée d’hier à un répondeur automatique. Une mairie qui reste ainsi hermétiquement fermée à la communication puisque même si les citoyens tentaient de joindre leur élu, ils auront à entendre ce message : «Vous êtes connectés à la boîte vocale générale, veuillez enregistrer votre message après le signal sonore».

M.A.T.

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