Un nouveau départ ?

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Par la force de l’inertie qui a prévalu jusque-là à Bouira et par un étrange effet pavlovien, à chaque fois que l’on évoque le concept ‘’culture’’, cette dynamique de société, cette effervescence intellectuelle débraillée et non officielle, l’esprit du Bouiri vaque systématiquement du côté des champs de patates, tellement il n’y en a que pour la culture du tubercule.

Pourtant, la population de Bouira n’est pas moins réceptive à la chose culturelle ou est plus inculte que la population d’une quelconque wilaya.

Comme partout ailleurs, les jeunes bouiris et les moins jeunes ne demandent qu’à étancher leur soif de voir, d’écouter… pour les uns, et faire valoir leur génie pour les autres. Mais, cela, les cols blancs qui ont été aux commandes de la Direction de la culture de Bouira ne le voient pas. Ils n’avaient d’yeux et de temps à perdre que pour les rendez-vous officiels et solennels. Un ‘’mihradjane’’ qui n’a de festival que le nom, une gerbe de fleurs déposée pour commémorer une journée reconnue par le calendrier officiel et la liste est longue sur les interminables fax aseptisés qui parvenaient à notre bureau. A tout ce bruit administratif, le citoyen, le chômeur, l’étudiant, le lycéen, la jeune fille…ne sont pas associés. Une seule chose importait : noircir du papier et donner l’impression, à la tutelle surtout, que les choses bougent.

Ainsi, une tonne de documents attestant d’une activité intense est rangée dans les tiroirs des administrations. Ces documents sont là aussi, si besoin est, pour accuser notre papier d’être de mauvaise foi. Qu’importe. Le plus important et que la culture s’intéresse au Bouiri et que l’on cesse de confondre entre culturel(le)s et cultuel(le)s.

Avec M. Raghal, le nouveau directeur de la culture dont on dit beaucoup de bien, la culture à Bouira semble être pour une fois entre de bonnes mains. D’ailleurs, dès son arrivée il y a quelques jours, il a pris d’abord attache avec les animateurs du mouvement associatif.

Une démarche qui renseigne sur l’idée que se fait l’homme de la culture. En allant vers le citoyen à travers le tissu associatif, le nouveau directeur de la culture commence par se faire une idée et surtout donne l’image d’un homme qui a conscience qu’on ne fait pas bouger les choses aux moyens de fax et derrière un bureau. La preuve, à peine arrivé, M.Raghal a concocté, en collaboration avec Tagherma, un riche programme de festivités commémorant Yennayer. Et c’est bien la première fois que le Bouiri goûtera au couscous de Yennayer.

T. Ould Amar

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