Dans la même édition (26 décembre) notre journal a rapporté deux faits curieux : un chacal sème la terreur à M’kira et des hordes de sangliers envahissent les terres agricoles. Certes, le chacal comme le sanglier font partie, depuis toujours du paysage de la Kabylie, mais ces animaux sauvages, jusque là, s’aventuraient rarement dans les agglomérations. Le chacal a mordu une fillette et une vieille femme et blessé l’homme qui a réussi à le capturer, mais heureusement, la bête n’était pas enragée. Quant aux sangliers, ils n’ont fait que ravager les champs.
Mais des drames auraient pu avoir lieu. En fait, si les animaux sauvages redoublent de férocité et font des incursions dans les villages, c’est parce qu’ils sont chassés des montagnes par le froid rigoureux qui y règne et le manque de nourriture. La déforestation a entraîné une diminution sensible du gibier et des ressources alimentaires pour les animaux qui n’ont d’autre choix que mourir de froids ou descendre dans les agglomération dans l’espoir d’y trouver des proies. Il faut s’attendre, les conditions de vie de la faune se dégradant d’année en années, à la recrudescence de ces incursions. Il ne faut pas seulement craindre les agressions mais surtout les épizooties : un chacal ou un renard enragé peut communiquer la maladie à un troupeau et infecter le cheptel de toute une région. Plus que jamais la vigilance s’impose : non seulement surveiller les alentours des villages mais aussi protéger les animaux domestiques, en renforçant les enclos…
S. Aït Larba
