La Dépêche de Kabylie : Ali Idheflawen a quitté le pays voilà déjà 13 ans. Aujourd’hui il revient auprès des siens. Qu’en est-il de cette longue absence ?
Ali Idheflawen : (Avec un ton fort et convaincant), Non, je n’ai pas quitté le pays et je n’ai pas quitté l’art ; disons plutôt que j’ai pris du repos pour revenir plus fort encore et plus déterminé à lutter pour la cause légitime de tamazight que nous avons défendue depuis notre prise de conscience. Pour toute chose, il faut du temps et un engagement sincère et honnête. D’ailleurs, mon souhait, si vous le permettez bien, je voudrais que vous donniez la parole aux amis qui m’entourent afin de prendre leurs témoignages sur Idheflawen; cela me fera plaisir de les entendre en direct sur ce qui concerne la vie privés, professionnelle et artistique d’Ali Idheflawen.
D’accord, avec plaisir pour les témoignages. Avant cela, que pense Ali Idheflawen depuis son engagement, des années 80 du Printemps berbère, à l’année 2001 du Printemps noir ?
Je peux dire que le combat est le même. Néanmoins, chaque temps et chaque génération a sa façon de faire. Sinon, à mon avis, c’est la continuité du combat qui est la même. Depuis celui des années 1926 et 1945 et de l’après-indépendance de 1963 l’on revient à celui des années 80 et celui de nos jours. Et nous sommes toujours sur le terrain du même combat juste et légitime de la revendication identitaire et de tamazight.
Votre dernière apparition à la Radio nationale, Chaîne II, a connu un engouement des spectateurs. Très important: la salle était archicomble malgré la coïncidence de cette journée avec les journées des fêtes de fin d’année. Qu’en pensez-vous ?
Oui, c’est vrai. Il faut savoir que Idheflawen est comme tous les autres qui ont travaillé dans la même foulée. Nous avons fait ce qu’il fallait pour la qualité de la chanson. Aujourd’ hui, je sens que les gens ont soif de voir et d’entendre Idheflawen; ceci, je le sens profondément. Aujourd’ hui que nous avons montré ce que nous savons et pouvons faire dans la production artistique, effectivement, j’ai vu qu’ils sont très contents de nous voir et nous entendre; c’est le plus important.
Comment vois-tu la nouvelle génération artistique et quel conseil peux-tu lui donner de façon générale ?
Sincèrement, je pense que c’est une génération très éveillée. Nous avons tous des enfants qu’il faudrait mettre sur les rails. Donc, la nouvelle génération montante, c’est à nous de l’éduquer pour qu’elle se retrouve sur le bon chemin. Si l’on n’éduque pas sagement et noblement ses enfants, cela veut dire que c’est nous-mêmes qui manquons d’éducation.
Peut-on savoir si Idheflawen prépare de nouveaux projets ?
Je prépare effectivement beaucoup de projets, en fonction de ce que je peux faire dans un proche avenir. A l’occasion, je remercie mon ami Saâdi, qui m’a invité à Tigzirt; je vous remercie vous aussi qui êtes venus d’Alger à Tigzirt; je suis très touché et reconnaissant, comme je remercie aussi la Dépêche de Kabylie, ainsi que mes amis de Tigzirt et d’ailleurs. Asegawse Amegaz à tout les Kabyles et Imazighenes en général.
Entretien réalisé par Amar Chekar
