La Coordination nationale des sections CNES qui s’est réunie les 11 et 12 janvier derniers à Alger, a appelé à une journée nationale de protestation pour aujourd’hui, afin d’exprimer son soutien « sans réserves » aux délégués syndicaux et à ses collègues de la section CNES-Université Abderahmane- Mira de Béjaia. Selon une déclaration parvenue à notre rédaction, des rassemblements seront organisés à 10 h dans les établissements du supérieur pour marquer la solidarité des enseignants avec leurs collègues de l’université de Béjaïa, à savoir Sbaihi Hakima, Ourari Malika, Aïssat Kamel, Arabi Mohand, Akrour Sadek, Azzi Abdelmalek, Bouhbib Hamid et de leur collègue BESSILA Khaled de l’université de Constantine encore poursuivi par la justice. La Coordination nationale appelle les enseignantes et les enseignants de Béjaia à une présence massive au tribunal de Bejaia. Devant la situation actuelle des enseignants, la Coordination nationale appelle les assemblées générales des établissements universitaires à faire le point sur toutes les revendications et propose une première action nationale sous forme d’organisation d’une semaine de protestation avec arrêt de travail, une journée de protestation avec arrêt de travail le samedi 17 février prochain, deux journées de protestation avec arrêt de travail les dimanche et lundi 25-26 février prochain, trois journées de protestation avec arrêt de travail les mardi, mercredi et jeudi 6, 7 et 8 mars de l’année en cours. Cette programmation d’une semaine d’action étalée sur le mois de février et mars 2007 « vise à préserver au maximum la cohérence pédagogique et particulièrement celle des travaux pratiques », lit-on dans la déclaration. De plus, et suite à la diffusion par le bureau National de la circulaire organique relative au renouvellement des sections, la Coordination nationale dénonce en particulier « la dérive remettant en cause l’autonomie de notre syndicat par l’institutionnalisation de l’immixtion de l’administration dans le fonctionnement interne du CNES ».
Par ailleurs, la Coordination nationale dénonce, une fois de plus, dans sa déclaration « l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire dans la gestion des conflits sociaux », une démarche qui a montré « autant son inefficacité et surtout sa nocivité comme réponse aux revendications syndicales ». La négociation est, selon les membres du CNES, le seul moyen civilisé pour pouvoir régler tous les conflits sociaux.
D’après les membres du CNES, la grève nationale ouverte du 13 mai 2006, suspendue le 24 septembre 2006 « a permis le déblocage du dossier relatif au statut général de la Fonction publique. Le dossier du statut particulier reste encore en instance. La version du projet endossé à l’université de Skikda le 22 et 23 juillet 2006 n’a pas été diffusée auprès des enseignantes et des enseignants ». Ils estiment également que « les déclarations des pouvoirs publics sur les échéances d’adoption du statut particulier sont empreintes de beaucoup d’hésitations et de contradictions. Les enseignantes et les enseignants du supérieur demandent que l’information la plus large sur ce dossier soit mise à leur disposition ainsi que les échéances pour son adoption ».
Concernant la question de l’augmentation des salaires, ils estiment que celle spécifique aux enseignants du supérieur consigné dans le P-V de M. le ministre en Poste, « est restée lettre morte, comme nous l’avions pressentie et dénoncée comme une promesse trompeuse au moment de la grève ».
A propos de la démocratisation de la gestion de l’université, elle est selon le CNES « une revendication primordiale des enseignants du supérieur et un passage obligé pour un redressement de l’université algérienne, l’élargissement de la représentation des maîtres assistants et des chargés de cours au niveau de certains organes de gestion de l’université, même si elle constitue une avancée non négligeable, ne saurait être qu’un premier pas vers une démocratisation dans la vie de l’université. Enfin, nous apprenons que la prochaine réunion de la Coordination nationale aura lieu le 25 janvier prochain.
Kahina Oumeziani
