Soit la valeur travail, soit la logique de bazar

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La mondialisation a donné un grand coup de pied dans notre fourmillière sous développée, caractérisée par l’assistance sociale généralisée, mettant à nu toutes nos tares ! Nous passons précipitamment de l’ère stérilisante du trop d’Etat, au stade effrayant de l’absence totale de l’Etat dans l’économie.Le douloureux problème de l’accès à la vie active et les critères de l’embauche constituent la matrice actuelle de la problématique de l’emploi, symptomatique de notre précarité économique et sociale.De l’époque bénie de l’économie dirigée, où la possession d’un diplôme ouvrait grandes les portes de l’administration et celles des entreprises d’Etat, à nos jours où le plus coté des parchemins ne prémunit pas du chômage et du sous-emploi, le divorce a fini par être consommé entre les secteurs de l’éducation et de la formation qui ont dépassé leurs seuils de contre-productivité et le monde des entreprises en besoin vital de correction rationnelle après les douces décennies d’économie subventionnée et de déficit cumulé couvert par la rente pétrolière. Il n’y a plus que quelques liens ténus entre l’école algérienne ; qui tourne en vase clos, et le monde du travail en totale décrépitude.Le marché du travail soumis à la logique de l’économie informelle est marqué par l’irréalité. Les modes de recrutement échappent en grande partie à la réglementation en vigueur et continuent d’emprunter les canaux tribaux et les bretelles claniques et familiales. L’université forme à grands frais des chômeurs de luxe avec beaucoup de prétention et très peu de qualification !L’escalade sans limite de la demande de titres par les employeurs traduit la méfiance de l’administration et des entreprises vis-à-vis de l’école, le diplôme n’étant plus, depuis longtemps, synonyme de qualification. Le chômage échappe à l’analyse des instituions chargées de le surveiller, le quantifier et le réduire.Les outils mis en place pour contrecarrer les effets pervers de la mondialisation prouvent, chaque jour qui passe, leur inadaptation et concourent à l’accroissement de l’insupportable coût social.Comment, dès lors, redonner son sens véritable au travail comme activité valorisante et créatrice de richesse matérielles et intellectuelle et non plus comme une simple occupation contre la nuisance juvénile. Comment se défaire des entraves idéologiques et redéfinir les finalités de l’école et de l’appareil de formation en fonction des besoins réels du monde économique en rapide métamorphose, en termes de qualification, de compétences et de savoir-faire.Il y a là un choix de projet de société. On ne peut éternellement ménager la chèvre et le chou. Une économie soumise à la logique du bazar où le surplus n’est pas investi dans la production de richesse et condamnée à la disparition car la rente n’est pas éternelle.Tout est à refaire en somme !

Rachid Oulebssir

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