l Kamel Ath Hsyen est un jeune chanteur kabyle qui fait de très belles choses. De son vrai nom Kamel Yahouni, cet artiste ne cesse de progresser. Après quelques années de production artistique, il a déjà produit plusieurs cassettes. Le fils de ce beau village, Aourir Ath Hsyen, situé dans la vallée de la Soummam, est venu à l’art très jeune. Il a réussi à composer ses propres chansons et à écrire ses textes quelque temps après son avènement au monde fabuleux de la création. Au début de son parcours il a enregistré nombre de chansons avec d’autres artistes. Mais il ne tarde pas à poursuivre son chemin tout seul. Cependant, certains amis l’aident toujours à bien finaliser ses œuvres. Leurs noms sont souvent mentionnés sur les cassettes, contrairement à d’autres chanteurs kabyles renommés, qui ne prennent pas la peine de s’arrêter à cet aspect des choses. Leur mégalomanie les empêche de reconnaître l’aide d’autrui. Kamel est modeste et sincère, il ne fait point partie de ces « stars géantes ». Ce jeune chanteur aime énormément la chanson et s’y adonne à fond pour que son travail soit réussi et très bien apprécié par son public croissant sans cesse. Les téléspectateurs de la télévision berbère (BRTV) l’ont sûrement découvert dans l’émission Tirza Ghurwen, Virée chez vous, qui a été rediffusée à moult reprises. Kamel Ath Hsyen chante les entraves de la vie quotidienne, les causes nobles, à l’instar des revendications identitaires et évidemment l’amour. Son style musical bien élaboré, à mi-chemin entre le folklore et le moderne, le singularise. C’est peut-être ça qui le distingue, entre autres. Son dernier album A Yalen-im ; tes yeux est très réussi, c’est une œuvre qui a vraiment fait du bruit dès sa sortie. L’auteur de A Tasekkurt, Ô Perdrix, nous donne à écouter d’harmonieuses mélodies et de très beaux textes. L’un des poèmes est écrit par le célèbre parolier du groupe Akfadou, Khellef Oudjeddi. En plus des merveilles qui ont marqué les fans de l’artiste, beaucoup d’inédit a vu le jour dans les chansons de Kamel. On peut citer l’introduction de deux langues, l’anglais et le français, peut-être une première du genre chez nous.
« De la vie jusqu’ à la mort
De la montagne au désert
Je ferai le voyage,
Je fuirai les cieux, la terre,
J’explorerai même la mer
Pour voir ton visage. » Ces passages poétiques sont un hymne à l’amour, un amour qui résiste à tout et qui refuse de mourir. Comme dans le fameux roman de l’immense écrivain américain William Faulkner intitulé, les Palmiers sauvages, ce noble sentiment est inamovible : « On dit que l’amour meurt. Ce n’est pas vrai, il ne meurt pas. Il vous quitte, il s’en va, si on n’est pas assez bon, si l’on n’est pas assez digne de lui. Il ne meurt pas. Ce sont les gens qui meurent. C’est comme la mer. Si l’on n’est pas bon, si l’on commence à la faire puer, elle vous dégueule, elle vous rejette quelque part pour mourir. »
Y. C.
