Malgré son talent, le cinéaste Hmimi Assam peine à faire son métier, acculé comme beaucoup d’artistes, actuellement, à trouver une hypothétique source de financement pour concrétiser son dernier produit cinématographique. La réalisation de son dernier film intitulé Le Jardin secret bute, en effet, cruellement sur le manque d’argent, ce qui a valu l’ajournement sine die du premier tour de manivelle prévu pour novembre dernier.
Cet artiste qui a consacré son existence à faire de la promotion du cinéma et de la culture amazigh sa passion première et son crédo, éprouve plus que jamais un besoin impérieux de trouver des sponsors. Sans quoi, son dernier long métrage qui narre une tragique histoire sociale risque de ne jamais voir le jour.
L’appel du cinéaste est lancé à l’endroit des collectivités locales, des élus de l’APW de Béjaïa et des industriels de la vallée de la Soummam. Peut-on laisser à la croisée des chemins, un artiste qui a brillé par son parcours antérieur ? Né le 23 janvier 1951 à Tazmalt, dans la wilaya de Béjaïa, M. Assam a débuté son difficile parcours en réalisant en 1987 un reportage sur le village d’Ighil Ali titré : Un village pas comme les autres.
Animé par une passion particulière pour le cinéma, ses pas furent orientés vers la concrétisation d’un premier court-métrage primé en 1989 par le premier prix d’encouragement à Tiaret. En 1990, le cinéaste produit son second court-métrage Assassinat sur commande qui a mérité la distinction du prix spécial au festival international de Constantine. Une année plus tard (1991), le prix de la mention spéciale du jury, à Kelibia, en Tunisie lui a été décerné pour son éminent film titré La haine poursuivant l’innocent. En 1994, l’artiste est propulsé par le succès obtenu par ses premiers produits et n’eut aucun mal à se hisser sur l’échelle de la gloire artistique en réalisant un film culturel titré Un cinéaste en détresse qui a été diffusé au large public par la chaîne de télévision nationale (ENTV) le 9 janvier 1994. Et de revenir avec plus de créativité sur scène avec un policier intitulé L’ennemi sans visage, récompensé par le second prix au festival d’El Harrach qui lui a valu le droit à une formation de six mois au sein de l’entreprise nationale de production audiovisuelle (ENPA). Après cela, il a apporté son concours à titre d’assistant et de comédien dans la coproduction d’un feuilleton avec Mohamed Lebsir, Les Fautes qui a été diffusé par l’Unique en 1997.
En 1999, Hmimi Assam s’affirme davantage en grand cinéaste et réalise son premier long-métrage en kabyle, qu’il a appelé Le prix de la vengeance, en s’inspirant de la célèbre chanson de Lounès Matoub, Azal netsar. Pour ce film, primé par la mention spéciale du jury décerné par le Haut commissariat pour l’amazighité (HCA) en 2003, le cinéaste dit avoir été rémunéré par les médias lourds nationaux, en guise d’encouragement. En 2004, il a tourné Le verdict noir à Béjaïa-Ville et à Ighzer Amokrane, 60 km environ à l’ouest, pour raconter une dramatique histoire policière d’un père qui assassine sa fille parce que la vox populi prétendait être une fille aux mœurs légères.
En s’apercevant qu’il auvait tué sa fille pour rien, trompé par les plus folles rumeurs, distillées par les mauvaises langues pour souiller son honneur, le père se suicidera donnant une fin tragique à ce film. A présent, Hmimi Assam se focalise sur le tournage de son film, resté en suspens, faute de finances. Quant à la prochaine œuvre par laquelle il entend se consacrer, c’est l’adaptation sur écran du célèbre roman de Mouloud Feraoun, Le Fils du pauvre, pour lequel il dit que le scénario a été réalisé par Rachid Smaïli.
Z. F.