l Comme première expérience, l’autodidacte en art cinématographique, Menad Mbarek, réalise un film documentaire de 52 minutes, sur le militant français de la Guerre de libération nationale et chanteur, Claude Vinci. Ce document, qui s’intitule “Au nom de Vinci”, retrace à travers des témoignages, la vie du pacifiste qu’il est, et ce depuis 1956. Il a été appelé, à ce moment-là, à rejoindre l’armée coloniale, en Algérie. On le sollicite, précisément pour effectuer une opération dans les hauteurs de la Kabylie, du coté de Bordj Bou-Arréridj. Dans cette opération, Vinci est témoin du carnage commis par l’armée coloniale. Claude Vinci témoigne dans ce film de sa répugnance envers la guerre qui l’amène à militer pour la libération de l’Algérie. Il rentre à Alger où il a des amis dans le parti communiste algérien. Ces derniers le mettent en contact avec des éléments du Front de libération nationale. Vinci veut monter au maquis pour rejoindre les moudjahiddine, mais sa mission est encore plus utile, selon eux, en France qu’en Algérie. Il rejoint alors la Fédération de France du FLN.
« Claude Vinci est un homme remarquable par son parcours, à la fois d’antimilitariste et pacifiste ainsi qu’artiste. Il est intéressant sur plusieurs plans, d’abord en tant qu’auteur compositeur très connu en France. C’est un ami des icônes de la chanson française comme Yves Montand, Juliette Greco et autres. C’est quelqu’un qui mérite qu’on lui rende hommage pour son militantisme pour l’Algérie, d’autant plus que son programme ne se limite pas à son refus du colonialisme, mais il va jusqu’à devenir l’un des responsables les plus importants de la récolte financière de la Fédération du FLN de France », rapporte le réalisateur, Menad Mbarek.
Parmi les témoignages que le cinéaste a réunis dans Au nom de Vinci, on trouve des déclarations d’Ali Haroun qui était également l’un des responsables de la Fédération de France, des rescapés de Kabylie, ainsi que des témoignages de Claude Vinci et d’autres militants français.
On trouve aussi dans ce documentaire un passage qui raconte l’enfance de Vinci.
Le réalisateur nous apprend que le film est également alimenté d’archives de la télévision algérienne.
Menad Mbarek a participé, avec Au nom de Vinci, au Festival du film amazigh, lequel s’est tenu du 11 au 15 janvier de l’année en cours à Tlemcen où il a eu un prix d’honneur.
Fazila Boulahbal