Les ingrédients d’un flop

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Un Mouloudia orphelin de son fer de lance Younès et sa tour de contrôle Bouacida, une JSK convalescente de son flop face au NAHD et une pelouse invivable, tous les ingrédients étaient là pour que la montagne accouche d’une souris. La programmation à une heure impossible en jour de semaine dictée par sa Majesté ART se chargera de boucler la boucle.

Les tribunes clairsemées ont sombré un peu plus le paysage d’une confrontation traditionnellement palpitante. Prudent, le Mouloudia laissera passer un petit orage avant de réinvestir un entre-jeu où Abdeslam était désespérément absent, Wassiou lent à mourir et Hamlaoui trop excentré pour peser sur le jeu. Dabo recevait ses ballons trop loin de la surface de vérité, devenant de fait un deuxième numéro 10, ce qui n’est pas son métier. Il restait bien sûr Yacef qu’on n’a pas vu aussi entreprenant depuis quelque temps, mais le Mouloudia l’a vite compris.

En le soumettant à un matraquage systématique, la défense mouloudéenne a considérablement réduit sa capacité de nuisance, aidée il vrai par la propension de Yacef à ralentir sa course pour chercher la faute au lieu d’utiliser sa première qualité, la force technique de pénétration.

Derrière, Bengorine passait un après-midi presque tranquille. Le Mouloudia ayant réorienté son jeu vers la gauche en l’absence de Younes, Hosni ayant trop à faire avec Yacef, l’arrière gauche kabyle aurait pu apporter quelque soutien dans son couloir, chose qu’il a rarement osée.

De l’autre côté, Rabie Meftah ne semble pas avoir dépassé ses doutes en se faisant souvent dépasser, même s’il s’est souvent montré disponible pour apporter le surnombre en montant. Dans l’axe, la JSK n’avait pas trop de soucis à se faire. Zafour a joué plus juste en étant plus sobre, Harkat a été impérial comme toujours et Chaouchi une assurance tous risques.

C’est incontestablement au milieu du terrain que la JSK a le plus inquiété. Récupérant très peu de ballons, elle a sensiblement réduit son volume de jeu, y compris après l’expulsion de Hosni, jusqu’à se demander qui jouait à dix. Plus volontaire, le Mouloudia aurait pu faire la différence, mais la petite santé de Bouguèche et l’infériorité numérique à l’heure de jeu l’ont contraint à plus de réalisme, surtout que Yacef, avant son énigmatique expulsion, et Dabo pouvaient aller très vite en contre. Sur le terrain, ce nul semblait arranger tout le monde. Dehors, ce sera un semi-échec ou un demi-succès, conformément aux ambitions des uns et des autres.

Slimane Laouari

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