Le FFS va-t-il perdre l’APC de Maâtkas ? C’est du moins l’interrogation qui revient avec persistance chez l’opinion publique locale. En effet, un coup de théâtre vient de se produire dans cette collectivité: Slimane Khermouche, le président de l’APC, vient de claquer la porte du plus vieux parti d’opposition : “Je vous informe que je suis démissionnaire officiellement des rangs du FFS !”, nous a-t-il dit tout de go dans son bureau en nous donnant même une copie de sa démission qu’il a remise aux instances de son-ex-parti. Autre son de cloche au FFS où M. Brahimi, le premier secrétaire fédéral de la wilaya de Tizi-Ouzou, avance tout bonnement une tout autre version : “M. Khermouche a été plutôt suspendu du parti pour son attitude déshonorante aux valeurs et aux principes du parti ainsi qu’aux objectifs politiques assignés à notre participation aux élections locales”.
Autrement dit, démission pour le maire, suspension pour son parti, mais en tout état de cause, le divorce est définitivement consommé entre eux. Ainsi, pour l’édile de Maâtkas, c’est suite à un rapport établi par trois de ses camarades élus et adressé aux instances de son ex-parti et basé sur “un concours de circonstances liées au climat miné dans lequel j’exerce ma fonction et qui ont voulu que je sois une victime pré-sélectionnée, qui est à l’origine de cette crise”. En fait, le maire estime que ce rapport établi à son encontre est “fondé sur des faits non avérés, amplifiés et incendiaires”. C’est cet état de fait, à en croire M. Khemouche, qui a semé chez certains militants des doutes et de la suspicion sur sa personne, en rejetant toutes les accusations portées dans le rapport de ses camarades élus FFS. En revanche, pour ces derniers et le fédéral de Tizi-Ouzou, “le P/APC a été invité à la raison pour son comportement indigne mais a refusé les directives du parti prises lors de la réunion à laquelle il a assisté avec le secrétaire national aux élus, le fédéral de Tizi-Ouzou et le premier secrétaire de la section de Maâtkas”. M. Brahimi, le numéro 1 du parti à Tizi-Ouzou a tenu à réaffirmer les principes du FFS. “Au FFS, on n’accepte jamais de tels comportements, mais retenez bien que ce n’est pas de gaieté de cœur que nous le suspendons en attendant la levée de la couverture politique à son encontre lors du prochain conseil fédéral, seule instance habilitée à se prononcer dans cette perspective”. Aussi, une nouvelle configuration politique va naître de cette nouvelle donne surtout qu’un élu du FFS serait rallié à la cause du maire.
Ainsi donc, nous aurions 2 indépendants, 3 FFS, 4 FLN et 2 RND.
Quel est le devenir de l’assemblée ? De prime abord, les élus FFS ne comptent pas rester les bras croisés en allant tenter, sans aucun doute, un vote de défiance (un retrait de confiance) prévu par l’article 55 du code communal. Encore faudrait-il qu’ils puissent rassembler pour cette éventualité 8 élus.
Le FFS, dans ce cas de figure, “garderait” l’APC, mais le cas échéant, ce serait M. Khermouche qui pourrait former une nouvelle majorité et nommer un nouvel exécutif.
Pour l’heure, la situation reste confuse et les citoyens craignent sérieusement un blocage. Mais de l’avis de toutes les parties, l’APC continuera à fonctionner dans tous les cas de figure. “Nous allons tout faire pour déloger ce P/APC et peu importe la nouvelle configuration qui en ressortira”, soutiendront les membres du FFS, alors que le maire soutient mordicus qu’il continuera à exercer sa fonction en tant qu’indépendant jusqu’à la fin de son mandat et que seul l’intérêt de sa commune prime. Du rififi donc en perspective à l’APC de Maâtkas où des rebondissements peuvent surgir à n’importe quel moment. Nous y reviendrons !
Idir Lounès
