La mise en oeuvre de la nouvelle stratégie industrielle devrait prendre effet fin 2007, a
annoncé Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, jeudi, à l’hôtel Hilton d’Alger. Intervenant lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec les opérateurs économiques nationaux sur la « Stratégie et politiques de relance industrielle », M. Temmar a indiqué que le document relatif à cette stratégie doit être encore débattu lors d’une deuxième rencontre avec le patronat et qui est prévue dans 15 jours. En outre, des assises nationales sur ce thème « se tiendront au plus tard le 25 du mois en cours pour déterminer le texte final de cette stratégie incluant les contributions du patronat » et devant être soumis au Conseil du gouvernement dans les dix jours suivants, a expliqué M. Temmar. Après son adoption par le Conseil du gouvernement, ce sera au tour du Conseil des ministres d’étudier et adopter ce document, auquel succèdera l’élaboration des textes régissant la mise en oeuvre de cette stratégie, a-t-il ajouté. Abordant les grandes lignes de cette stratégie, qui intervient après celle des grandes réformes initiées par l’Etat, notamment en matières d’investissements, du foncier, de l’information et du système bancaire, le ministre a précisé qu’ « elle s’articule autour de l’analyse de la situation du secteur industriel existant déjà en dégageant les filières prioritaires ». Il s’agit, selon M. Temmar, des filières de la pétrochimie, des engrais, de l’agroalimentaire, des matériaux de construction, ainsi que de l’industrie électronique, l’industrie pharmaceutique, les industries alimentaires et mécaniques pour finir avec l’industrie automobile et celle des technologies de l’information et de la communication (TIC) que l’Algérie ne possède pas encore. Ces filières prioritaires ne sont toutefois « pas exclusives », a noté le conférencier précisant que ce choix était motivé par « le besoin de croissance » économique pour le pays. Le ministre a relevé également qu’un certain nombre de régions dites « zones candidates » et prédisposées en matières d’infrastructures et de services ont été retenues dans un premier temps pour la mise en place de cette stratégie. Il a notamment cité les régions d’Alger, Blida, Oran, Mostaganem, Annaba, Sétif, Tizi Ouzou, Ghardaïa et Hassi R’mel ainsi que les trois grandes technopoles: Sidi Abdellah pour les TIC, Bejaïa pour l’agroalimentaire et Sidi Bel Abbès pour l’industrie électronique. Concernant les politiques accompagnant cette stratégie, le ministre a énuméré entre autres les politiques d’appui à l’innovation, celles d’appui à la promotion des nouvelles technologies et la création d’une capacité d’intelligence économique, en plus de l’utilisation des investissements directs étrangers (installation d’entreprises étrangères), la promotion des ressources humaines, la promotion de l’investissement industriel prioritaire et les politiques de mise à niveau des entreprises. M. Temmar a insisté sur le fait que cette stratégie est l’œuvre d’experts nationaux encadrés par lui-même. Interrogé au sujet de la privatisation, M. Temmar s’est contenté de répondre qu’elle est « un élément de cette stratégie », précisant qu’actuellement 440 entreprises ont été privatisées dont la moitié fait l’objet d’un partenariat privé-public où le privé est majoritaire.
Il a, par ailleurs, affirmé que la discussion entamée ce jeudi dans la matinée avec les hommes d’affaires a montré que ce choix du contenu de la stratégie industrielle est « judicieux » mais chacun d’entre eux « doit apporter sa contribution concrète » en vue de rassembler toutes les propositions qui seront prises en compte dans la mouture finale du document portant sur la nouvelle stratégie.
N. B.