La dépêche de Kabylie : Quelles sont les nouvelles de Siham ?
ll Siham Stiti : ça va mieux, dieu merci. Cela aurait pu se passer autrement mais je ne peux en vouloir à ce que le bon Dieu nous a prescrit comme destin. Ce 31 janvier, ça va faire une année jour pour jour depuis que notre famille a été endeuillée par le terrible accident de la circulation qui a coûté la vie à mon père et mon frère aîné. On a commémoré cela avec beaucoup de peine et de tristesse, et je saisis l’occasion pour avoir une pensée pour eux, et je prie tous ceux qui les ont connus de faire de même. Aussi, je ne manquerais pas de dire toute la reconnaissance de ma famille à tous ceux qui nous ont manifesté leur soutien dans cette pénible circonstance.
On imagine que ce n’est pas facile pour vous…
ll Tout à fait. On a passé des moments vraiment difficiles qu’on n’aurait pu surmonter si ce n’est cette grande solidarité que beaucoup de gens nous ont manifestée. Je ne peux parler de tout le monde mais j’ai envie de dire particulièrement ma reconnaissance à nos amis, aux nombreux anonymes, aux médecins, et à la famille artistique qui s’est solidarisée pour partager avec nous notre malheur. C’est grâce à eux tous, et à leur soutien qu’on a pu surmonter la situation.
Votre retour sur scène a été un franc succès. Vous avez sans doute eu du plaisir à partager ces retrouvailles avec votre public à l’occasion du festival arabo-africain de danse qu’a abrité la ville de Tizi Ouzou dernièrement…
ll Franchement, si ce n’était toutes ces marques d’encouragement du public, je ne pense pas que j’aurai pu réussir un tel retour après tout ce qu’on a enduré dans la famille. C’est justement grâce à tous ces amis qui nous rendaient visite continuellement à la maison, et à tous ces appels de soutien que je recevais et que je reçois encore au quotidien qui m’ont incitée à continuer cette passion que j’ai pour la musique. Vous savez, quand on vous répète à chaque fois que «vous devez reprendre pour votre père» forcément ça vous remonte et vous donne les forces de revivre, et surtout accepter ce qu’a été la volonté de Dieu. Croyez-moi, ce n’est pas facile, mais je me devais de faire cet effort pour ce merveilleux public, pour la mémoire de mon père, de mon frère, et pour ma famille dont je me suis retrouvée l’aînée et quelque part le tuteur malgré moi. Au passage, je n’omettrais pas de dire merci à M. Ould Ali qui a pensé à moi pour me donner l’occasion de me relancer lors du festival.
Il semblerait que vous êtes aussi sur le point d’animer votre premier concert en France…
ll Exactement. Ce sera le 11 fevrier à l’Espace Reuilly à Paris. C’est sur initiative du producteur Omar les Aït de «Trait d’union» que tout a été rendu possible. Permettez-moi justement de dire toute ma reconnaissance à nos artistes vivant en France qui se sont tous montrés solidaires pour faire union pour la réussite de cet événement. J’annoncerai la participation de Yasmina, Malika Domrane, et plein d’autres encore. Même Idir sera là. ça m’honore, et me réconforte à la fois. A tout ce beau monde qui me manifeste fraternité, amitié et soutien, je leur dirais que c’est désormais vous mes frères, mon père, mes yeux. J’espère que tout le monde viendra partager avec moi ces moments. J’ai besoin de leur chaleur et de leur entourage.
Vous avez, donc, un voyage proche à préparer. C’est votre premier spectacle en dehors du pays ?
ll Oui, et j’espère le réussir avec le soutien de tous.
Vous appréhendez la scène parisienne ?
ll Pas du tout. La scène est la même partout. Et puis, je suis motivée pour réaliser ce rêve que partageait avec moi mon défunt père. Mon souci c’est plutôt l’avion que je prendrai pour la première fois (rire !)
Mais sinon y aurait-il autre chose dans l’actualité de Siham avant de clore cet entretien ?
Oui, j’ai un nouvel album qui était prêt depuis l’an dernier, en instance de sortir sur les étales. ça s’appelle Taksiwth, et c’est édité par Dounia. La sortie est prévue pour les semaines à venir. J’ai aussi un autre album que je prépare actuellement. C’est tout ce que je peux vous dire en ce moment.
Alors il nous reste à vous souhaiter bon voyage…
ll Oh..! ça me rappelle encore l’avion (rire !)
Entretien réalisé par Djaffar Chilab