La dépêche de Kabylie : C’est une bonne affaire qu’a réussie aujourd’hui la JSK en battant Blida avec un large score mais aussi la manière…
Moh-Cherif Hannachi : ça fait toujours plaisir de voir son équipe gagner de la sorte. ça nous refait une santé. C’est l’espoir et la confiance qui reviennent petit à petit mais ça ne nous fait pas bomber le torse outre mesure. On reste serein parce qu’on sait d’où l’on est revenu, je maintiens qu’on ne joue pas pour le titre. Notre objectif est une place africaine. Maintenant si le championnat vient, on ne lui tournera certainement pas le dos.
Cela fait longtemps que vous vous êtes imposé un certain silence. C’est une attitude réfléchie ?
Effectivement cela fait longtemps. Je ne voulais pas parler à la presse. Vous conviendrez avec moi que j’avais mieux à faire. Je ne suis pas de ceux qui gèrent les choses à travers les médias. Le travail se fait au sein de l’équipe et c’est ce que je me suis limité à faire même si cela a donné l’occasion aux gens de dire n’importe quoi et spéculer à outrance. Je les ai laissés faire.
On a tenté de nous déstabiliser, mais moi j’avais un bateau en difficulté que je n’ai jamais voulu quitter. Aujourd’hui Dieu merci, on s’en est sorti, c’est ma meilleure réponse pour eux.
Mais votre silence a donné lieu à diverses interprétations ?
Malheureusement oui, et certains se sont mis même à inventer des tas de choses. Comme cette dernière brouille avec le président de l’USM Annaba qu’on a voulu me coller. Je n’ai pas vu Menadi depuis six mois. Je n’ai même plus son numéro de téléphone, alors qu’on a osé dire qu’on s’est chamaillé. Mais c’est complètement faux. J’ai de très bonnes relations avec Menadi, et je suis de ceux qui ont regretté la relégation de son équipe en division deux, d’ailleurs je l’ai dit par le passé. On me prête aussi des contacts avec tel ou tel entraineur, mais quels sont ces émissaires que j’ai envoyés ? Je n’ai délégué personne. Nous sommes capables de régler nos problèmes nous-mêmes.
On a parlé de contacts avec Aït El Hocine, Saïb, Yahi, Belhout… c’est un démenti formel à tous ces prétendus contacts établis en votre nom ?
Ecoutez, je suis responsable et j’assume pleinement mes responsabilités. Nous n’avons délégué aucun émissaire et ceux qui en parlent n’ont pas à parler de la JSK parce que le président ne les a pas contactés. Nous avons fait venir des entraîneurs, les avons renvoyés quand ça ne marchait plus. Lorsqu’il le fallait, nous n’avons pas hésité à prendre nos responsabilités.
C’en est trop. Je le dis clairement : la JSK n’a contacté personne. Nous avons un entraîneur en place et même s’il a eu parfois tort, nous sommes là pour l’aider.
Est-ce à dire qu’il n’est pas question de renforcer le staff technique ?
On le fera en temps opportun. Pour le moment il n’y a aucune urgence. Je crois que Azedine a maintenant compris ce qu’il fallait comprendre. On s’est réunis, et on a bien mis les points sur les «i». On a surtout conclu qu’il fallait instaurer plus de rigueur. Je pense que le résultat est là, depuis le match de la Coupe d’Afrique, l’équipe a mieux fonctionné. J’ai confiance en l’avenir.
Revenons à cette dernière sortie continentale. Votre déclaration de fin de match a été peu amène envers votre coach, ce qui a peut-être amené certains à conclure à une probable rupture…
Ce que j’ai dit n’était pas une critique mais un fait. Il a pris le match à la légère et j’ai préféré le dire ouvertement pour le secouer et le pousser à se ressaisir. D’ailleurs, je ne pense pas qu’il puisse refaire ce genre de faute, et c’est bénéfique pour le club. Tout ce qui peut nous ramener un plus ou nous éviter un tort, je l’assume.
Cette belle victoire contre Blida est en tous les cas de bon augure pour réussir un bon match-retour en Guinée-Bissau dimanche prochain…
Oui, ça nous galvanise. On a encore une dizaine de jours pour bien préparer ce match et je dirais que c’est une bonne chose. ça nous laisse de l’espace et du temps pour nous organiser.
Vous n’appréhendez pas le safari ?
Non, pas tant que ça. On a prévu de passer par Dakar, c’est une affaire de cinq à six heures de vol au plus. On a fait pire.
Ce n’est pas contraignant d’être obligés de passer la nuit au Sénégal ?
Absolument pas. Je pense même que ça va être agréable. Ca nous permettra de goutter au poisson sénégalais (rires !)
Et sur le plan financier, le déplacement doit revenir un peu cher…
En aller et retour c’est 5 millions de dinars de frais de voyage quand même. Ce n’est pas évident pour un club de faire face à autant de frais pour un seul déplacement. Notre dernière participation nous a coûté 5 milliards. Et lorsque vous faites face à autant de dépenses, ça se répercute fatalement sur les finances du club. C’est pour ça que nous avons mis du retard à régulariser la situation des joueurs. Je viens d’ailleurs de les payer. Et puis comme l’édition de cette année a été avancée à janvier au lieu de mars, on n’a pas vraiment de temps pour trouver rapidement l’argent nécessaire.
Avez-vous perçu la quote-part remboursable de la précédente édition des pouvoirs publics ?
Oui nous l’avons perçue. Et vous me donnez là l’occasion de remercier vivement le ministre de la Jeunesse et des Sports, et son staff, lesquels ont été vraiment très disponibles pour la JSK.
Dans ce même registre des finances, vous vous êtes souvent plaint par le passé de l’indifférence des autorités locales. Qu’en est-il cette année ?
J’ai justement vu le wali ce matin même, et il nous a promis une subvention pour le club. On se contentera de ce qu’on nous donnera. C’est toujours une marque de soutien. Sinon on a pris l’habitude de combler le manque avec le sponsoring de nos divers partenaires, et Dieu merci, on s’en est toujours bien sorti.
On imagine que vous avez profité de votre entrevue pour évoquer le projet du nouveau stade qui tarde à démarrer…
C’est sûr. Je ne suis pas parti pour des affaires personnelles. On a parlé du nouveau stade, du nouveau tartan, et du tableau électronique qui devront être posés au 1er-Novembre avec la réfection de l’éclairage. Pour ce dernier chantier, cela devrait se faire dans un mois et demi, le temps de procéder aux consultations, au lancement de l’avis d’appel d’offres puis l’installation du comité des marchés. Les terrassements du nouveau stade seront eux entamés bientôt, m’a-t-il rassuré. Normalement c’est pour le mois de juin. Le blocage est maintenant levé. En fait il s’agit d’une ligne ferroviaire dont le plan traversait directement le terrain et qui n’a jamais été signalé par l’ancienne direction des transports de wilaya. C’est grave, parce que cela nous coûte encore presque une autre année de retard. Maintenant le tracé de la voie ferrée a été décalé et les travaux du stade devront pouvoir démarrer. Le wali m’a appris aussi qu’il y a plusieurs autres projets d’infrastructures sportives qui ont été retenus et c’est une bonne chose pour la wilaya. En tous les cas, il semble bien s’être saisi de ce dossier sensible, comme il a montré sa disponibilité à être aux côtés de la JSK sans retenue. Qu’il en soit remercié.
Revenons si vous voulez à votre proche entourage. Beaucoup a été dit sur vos assistants au niveau du comité directeur, notamment les membres de la DJS qui ont été montrés du doigt…
Je vous le dis tout de suite : je suis très content de travailler avec ces personnes dont maître Berkaïene, Rabah Tebbiche, Amar Maktour et Ali Ouali. Ce sont des enfants de bonne famille et j’assume toutes mes responsabilités vis-à-vis d’eux.
Mais il se trouve qu’il y a eu des voix qui parlaient au nom de la JSK et qui s’en sont prises à ces membres…
Eh bien à part ces gens-là qui composent l’actuel comité directeur, personne d’autre n’a plus le droit de parler dans le futur de la JSK. Je suis très content du travail qu’ils font. On a une bonne équipe de handball, une autre de basket, on a aussi une excellente équipe de football féminin et la masculine qui revient dans le peloton de tête au classement. Dieu merci, le meilleur est à venir.
Votre position est donc tranchée en ce qui concerne le maintien de vos actuels collaborateurs dont le départ a été réclamé par certains…
Ecoutez, à la JSK je n’admettrai jamais de politique. Je suis responsable du club et j’assume mes responsabilités entièrement. Je ne travaillerai qu’avec ceux-là. Ils sont propres et je défie quiconque de dire le contraire. Aussi j’interdis à toute personne de parler d’eux, sinon chacun répondra de ses propos devant la justice.
Ces derniers jours, le cas Athmani est revenu au devant de la scène. Peut-on avoir votre commentaire sur le sujet ?
Athmani, je lui ai dit clairement que tant qu’il ne restitue pas l’argent qu’il a pris, il ne remettra pas les pieds au club quitte à ce qu’il reste 18 mois sans jouer car s’il ne nous rembourse pas, on ne le libérera pas non plus à la fin de la saison. C’est son problème à lui de voir et d’assumer ses responsabilités.
Vous lui laissez quand même la porte entrouverte pour un éventuel retour ?
Je pense que j’ai été assez clair. S’il rembourse l’argent qu’il a pris, il sera toujours le bienvenu et l’équipe a besoin de lui comme il a besoin de nous.
On ne peut pas finir sans parler de Yacef…
Yacef est à la JSK et le meilleur service à lui rendre est de le laisser se concentrer sur son travail.
Entretien réalisé par Djaffar Chilab