Lors de la clôture de la conférence internationale de Paris sur l’environnement et les changements climatiques, les représentants de plus de quarante pays ont appelés à la création d’une « véritable organisation internationale » de l’environnement, qui aura pour mission, la prévention et l’anticipation des dangers des changements climatiques.
« Nous tous ici présents, citoyens de la terre, appuyons les efforts des nations qui se mobilisent, dans un esprit de souveraineté partagée, pour renforcer la gouvernance internationale de l’environnement », a déclaré le président français, Jacques Chirac.
Le rapport alarmant du groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, (GIEC) a été conçu dans le but de soutenir ce projet, qui n’a pas vu jusqu’aujourd’hui l’adhésion des Etats-Unis, pourtant le plus grand émetteur de gaz carbonique, n’ayant pas encore ratifié le protocole de Kyoto. Cet appel intervient au lendemain de la publication du rapport du GIEC, qui a tiré la sonnette d’alarme quant a l’ampleur du changement climatique en insistant sur la responsabilité humaine dans le réchauffement de la planète, notamment par les industries qui émettent de grande quantité de gaz à effet de serre.
Devant l’évolution dangereuse du climat de notre planète, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE)ont crées en 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ( GIEC ), qui est une organisation mise en place à la demande du G7. Le rôle du GIEC est « d’expertiser l’information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de changement climatique provoqué par l’homme ».
Les travaux publiés portent sur le fonctionnement « physique et chimique » du climat et les variations climatiques passées ou à venir, sur la vulnérabilité de la biosphère et de notre système socio-économique, face aux risques de changement climatique et portent, aussi, sur les scénarios d’émission de gaz à effet de serre et la manière de les réduire.
A côté de rapports d’évaluation très détaillés, qui sont les documents les plus importants, le GIEC fournit également des rapports sur des points particuliers tels la contribution des avions, ou celle des changements d’usage des sols, ou encore les risques de phénomènes brusques et discontinus, qui ne sont pas formellement approuvés par l’AG, mais qui sont élaborés avec le même genre de procédure que les publications officielles. A ce jour, toutes les publications officielles du GIEC ont été approuvées à l’unanimité par les pays représentés dans l’assemblée du GIEC, y compris les USA, ou l’Arabie Saoudite. Le GIEC suggère qu’il y a une influence perceptible de l’homme sur le climat global, depuis la parution du Rapport de 1990 du GIEC, la distinction entre les influences naturelles qui s’exercent sur le climat et celles qui relèvent de l’homme a considérablement progressé. De tels progrès ont été accomplis en tenant compte de l’effet des aérosols soufrés en plus de celui des gaz à effet de serre. Ceci a permis d’aboutir à une évaluation plus réaliste du forçage radiatif dû aux activités humaines. Ces effets ont été intégrés dans des modèles climatiques pour obtenir des simulations plus complètes du signal climatique d’origine anthropique. En outre, des renseignements précieux sur le changement naturel interne du climat, à des échelles de temps allant de la décennie au siècle, ont été obtenus grâce à de nouvelles simulations par des modèles couplés océan atmosphérique. D’autres progrès sensibles ont été réalisés en passant de l’étude des changements en moyenne globale à une comparaison des caractéristiques spatiales et temporelles entre les changements climatiques modélisés et observés ajoute le rapport
L’augmentation des émissions de gaz à effet de serre depuis l’époque préindustrielle c’est-à-dire depuis 1750 environ, a conduit à un forçage radiatif positif du climat qui tend à réchauffer la surface de la terre et à produire d’autres changements climatiques, avertit le rapport. Un accroissement important de la quantité atmosphérique des gaz à effet de serre a été observé, notamment du gaz carbonique (CO2 : accroissement de 30 % environ), du méthane (CH4 : 14 % environ) et du protoxyde d’azote (N2O : 15 % environ). Cette évolution est due aux activités humaines et, pour l’essentiel, à l’utilisation de subsistances vieilles, à la modification de l’utilisation des sols, et à l’agriculture.
L’accroissement des concentrations de (CO2, de CH4 et de N2O) s’est ralenti au début des années 90. Cette variation apparemment naturelle n’est, à ce jour, pas complètement expliquée mais des données récentes indiquent que le rythme d’accroissement actuel est comparable à celui observé en moyenne pendant les années 80.
Les effets directs et indirects des aérosols anthropiques ont des conséquences sensibles sur les prévisions. En général, celles-ci indiquent des fluctuations de température et de précipitations de plus faible amplitude si l’on tient compte des effets des aérosols, en particulier dans les latitudes moyennes de l’hémisphère Nord. Le rapport notera aussi que l’effet de refroidissement dû aux aérosols, loin de compenser simplement le réchauffement dû aux gaz à effet de serre, a d’importantes répercussions sur certaines caractéristiques des changements climatiques à l’échelle continentale, particulièrement apparentes dans l’hémisphère d’été.
M. M.