Au moment où la campagne oléicole bat son plein en Kabylie en dépit de la faiblesse de la production cette année, il faut dire que celle-ci n’a pas seulement son côté positif, à savoir gagner le pari de l’autosuffisance de toute la région en huile d’olive et en même temps améliorer les revenues des oléiculteurs.
D’un autre côté, aucune mesure d’accompagnement n’a été prise pour protéger l’environnement de toute forme de dégradation, notamment la pollution qui touche les oueds traversant de nombreuses localités. Il s’agit en fait du problème des huileries, devenues ces derniers temps une source d’où la “margine” gagne les cours d’eau, créant ainsi le phénomène de la pollution des eaux et les nappes souterraines. A ce sujet, il faut rappeler qu’une huilerie du point de vue réglementaire est considéré comme une installation classée. Donc, les services communaux avant de délivrer une autorisation d’exploitation doivent engager une étude d’impact sur l’environnement et la santé publique.
En outre, il est exigé même de l’exploitant de verser une taxe en compensation de la pollution causée, par la “margine”. Mais, en parallèle les autorités locales devaient installer des systèmes de dépollution comme les bassins de décantation au long des oueds.
A Boghni, à l’instar de beaucoup de communes où on cultive l’olivier, la pollution est visible dans les oueds et les ruisseaux de Aït Mendes et Aït Kouffi. Même la rareté des pluies cette année a, en quelque sorte, compliqué cette situation du fait du manque de précipitations qui faisaient le travail de lessivage et de cure des oueds. De ce fait, avant qu’il ne soit trop tard, il faudra bien que les pouvoirs publics réfléchissent sur les moyens de limiter les dégâts, en pensant à introduire les nouveaux systèmes de traitement et de stockage de la “margine”. Enfin, un travail de sensibilisation des exploitants des huileries doit être mené afin de les inciter au moins à réfléchir sur les questions de l’environnement et leur faire admettre que des solutions existent pour sa protection.
M. Haddadi
