Un mordu de cross à la recherche d’un club

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Tout juste dix-neuf bougies soufflées, il a plein d’énergie, cette force juvénile qui harcèle dès l’adolescence pour être dépensée dans toute activité sportive s’offrant et accaparant son sujet malgré lui.

Notre athlète, un mordu du cross, Mourad Briki du village Aït R’gane (commune d’Agouni Gueghrane), un longiligne de 1,80 mètre, est dans cette situation.

Depuis quatre années déjà, soit à l’âge de 15 ans, indique-t-il, Mourad Briki ne rate que rarement son marathon de cross entamé depuis son village et qu’il ne termine qu’à Tizi Ouzou (plus précisément jusqu’au stade du 1er-Novembre, soit quelque 40 km).

Il y a donc presque un lustre, notre coureur n’arrive pas à se décrocher de son sport de prédilection : chaque matin, il se réveille tôt, puis sac au dos pendant aux épaules et trainings aux pieds, il se lance pour sa trotte dès 7 heures, à la cadence d’une horloge suisse. Des performances, il pense qu’il n’y a personne qui pourrait rivaliser : “tout champion et de quelque catégorie que ce soit”, sur une piste de cross. Aussi, il rêve de prendre part à des compétitions officielles de cross à l’échelle nationale ou, pourquoi pas, internationale pour tester le niveau de ses performances. Néanmoins, regrette-t-il, il n’arrive pas à trouver “chaussure à son pied” (club) pour s’inscrire, ou d’entraîneur qui puisse le suivre et le conseiller.

Ainsi, pour ne pas perdre sa ligne, il s’adonne à ses entraînements quotidiens. chez lui, en montagne à Aït R’gane, dans la nature vierge, avant le parcours de toujours (Aghani Gueghrane – Tizi Ouzou). Au stade du 1er-Novembre, il a tenté de rencontrer quelques entraîneurs ou dirigeants de clubs qui puissent l’aider, “mais vainement”, indique-t-il. On m’a suggéré de verser

1 500 DA par trimestre si je veux m’entraîner sur la piste du stade, mais ma condition sociale (chômeur), ne me permet pas de satisfaire à cette condition pour pratiquer ma discipline de prédilection, et le dilemme est là en entier ! Où pourrais-je me procurer 1 500 DA tous les trois mois ?” s’interroge le jeune Briki, pourtant sûr de lui, sûr de pouvoir rivaliser avec des professionnels internationaux pour peu qu’un cadre d’entraînement lui soit offert.

Notre invétéré crossman s’étonne de ce “qu’on n’accorde pas plus d’importance à l’athlétisme comme on n’organise que rarement de cross dans la wilaya de Tizi Ouzou pendant que des circuits et des pistes de courses sont en train de se faire “rogner” et polluer au fur et à mesure du manque d’intérêt à la discipline pourtant noble et comptant bien ses adeptes”, regrette, tout en amertume, le “crossman d’Aït R’gane”.

A. H.

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