Cinq jours après l’attentat à l’explosif ayant blessé deux jeunes au stade communal de Benchoud, la horde islamiste locale a récidivé en assassinant hier matin l’ex-maire de la commune précitée, située à 55 km à l’est de Boumerdès. L’attentat terroriste a eu lieu, a-t-on précisé aux environs de 6 heures dans l’agglomération avoisinante de Cherarda. L’ex-président de l’APC de Benchoud, Khalifa Yacoubi âgé de 52 ans, venait de sortir de son domicile lorsqu’il fut surpris par un groupe terroriste qui a tiré sur lui, le tuant sur le coup. Cet énième acte ignoble est attribué à une serriate locale d’El Ansar, toujours supervisée par Hamid Saâdaoui, ex-bras droit de Hassan Hattab. Les assaillants dont le nombre reste indéterminé ont ciblé — en s’appuyant apparemment sur des renseignements fournis par leurs relais — Khalifa Yacoubi en tant qu’ex-membre de la Garde communale locale avant d’être élu à la tête de l’APC en 1997. Suite au retrait de confiance de ses pairs, ce maire d’obédience RND a ouvert un local commercial au sein de la même contrée. Hier, il a laissé une famille nombreuse endeuillée. Au mois d’avril 2006, un autre maire de Benchoud, en l’occurrence Brahim Djellal réputé, lui aussi pour ses positions anti-intégristes a été tué par un commando du GSPC dans des circonstances presque similaires. Une série d’autres attentats avait ciblé entre 2001 et 2004 les maires d’Ouled Aïssa, Si Mustapha, Baghlia et Chetaïbi (dans la wilaya d’Annaba).
A l’est de Boumerdès, où quatre attentats à l’explosif se sont produits la semaine passée, sans faire heureusement de victimes — à l’exception de deux blessés légèrement lors de l’explosion d’un engin meurtrier au stade communal de Benchoud — les villageois redoutent une flambée de violence.
Les hordes islamistes armées y multiplient à la moindre occasion leurs opérations de racket et de rapts suivis d’exigence de rançons pour tenter d’inscrire leur guerre dans la durée. “Guerre contre l’Etat républicain et la société tout entière sous la bannière de la chariaâ en s’alliant à l’organisation terroriste transnationale d’El Quaida”. C’est en substance le contenu des tracts placardés, ici et là, par le GSPC à la moindre occasion. Trêve donc d’illusions quand on voit que la Kabylie est toujours dans l’œil du cyclone…
Salim Haddou