Bien que nous soyons en plein hiver, plusieurs quartiers souffrent du manque d’eau. “On dirait que le syndrome du jerrican ne veut plus nous quitter. Alors qu’ailleurs on parle de l’eau H24”, a lancé sur son passage un habitant du centre-ville parti à la recherche de ce liquide.
De leur côté, notamment les femmes travailleuses sont constamment réveillées, attendant ce liquide qui, peut-être, coulerait des robinets à une heure tardive de la nuit.
Des cités, à l’instar de la cité Caper pourtant située en contre-bas, n’est desservie qu’une fois tous les dix jours. Les propriétaires de cafés et de boulangeries n’ont plus d’eau courante. Ils continuent à s’approvisionner auprès des camions-citernes.
“A partir de dix-huit heures, vous entendrez les bruits de moteurs des tracteurs et les ronronnements des pompes à eau en train de vider leurs citernes”, nous a signalé un boulanger pour dire que la crise est aiguë. Selon une source locale qui a requis l’anonymat, cette pénurie est due à des pannes aussi bien de la conduite principale qui est vétuste mais aussi au niveau de la station de pompage de Mechtras.
Effectivement, pour les fuites, combien de fois ne les avons-nous pas signalées ? “Dans la plaine de Draâ El Mizan, l’une d’elles était restée plus de deux mois à déverser son eau dans la nature”, nous a indiqué un riverain qui nous a même proposé de la prendre en photo. Pour le flanc ouest de Tazrout jusqu’à Hennia, rien n’a vu le jour en dépit de tous les essais effectués durant l’été dernier. En raison d’un hiver peu prolifique en pluies, la situation fait déjà peur aux citoyens de toute la région.
Cette dernière, alimentée à partir de forages situés à plus de trente kilomètres pour un versant et à plus de soixante autres pour une autre partie, a vécu et continue de vivre ce sempiternel problème.
A entendre un ancien responsable de l’hydraulique, la résolution du problème réside dans la réalisation de forages locaux ; pour d’autres, l’éternelle situation épineuse ne sera vaincue que lorsque le barrage de Koudia Asserdoun de Bouira sera opérationnel.
En tout cas, en attendant que toutes ces hypothèses soient satisfaites, les citoyens continueront à vivre ce martyre : débourser des sommes supplémentaires pour l’achat de cette “denrée” ou aller la puiser ailleurs, aux fontaines, si ces dernières ne sont pas taries.
Amar Ouramdane
