Ces derniers temps, nous assistons avec plaisir à un regain d’intérêt des parents à tout ce qui touche à la scolarité de leurs enfants. Les bulletins du premier trimestre ont mis à nu les carences de certains élèves et déçus leurs parents.
Ces derniers, voulant améliorer les résultats de leur progéniture, se rabattent sur les cours de soutien. Ainsi, la fièvre des résultats scolaires, à n’importe quel moyen, a gagné les villages les plus reculés. Ici aussi la tendance veut que chacun sacrifie une partie de son salaire pour permettre à ses enfants de combler “les lacunes de l’école”. Il y a quelques années seulement, les cours de soutien ne se faisaient que dans les grands centres. Pour des raisons propres à chacun, les parents d’élèves sont de plus en plus nombreux à chercher un professeur particulier à leur progéniture.
Dès qu’ils apprennent que leur enfant n’arrive pas à suivre dans une matière précise, ils se hâtent de l’inscrire pour rattraper ce qui peut l’être. Les enseignants ne sont pas toujours les mêmes que ceux des établissements scolaires où sont inscrits les potaches. Les avis des enseignants que nous avons interrogés divergent sur la question. Ceux qui ne dispensent pas de cours en dehors de l’école pensent que leurs “collègues” font du commerce au détriment de l’enfant. Ils y voient une sorte de concurrence dont les résultats ne sont pas toujours probants. D’autres, au contraire constatent des progrès chez les enfants lorsqu’ils sont pris en charge, par petits groupes en dehors de l’école. Du côté des parents, le problème se pose en matière de moyens financiers. Ceux qui ont opté pour ce type de rattrapage, se disent satisfaits des résultats obtenus par leurs enfants “depuis qu’ils suivent des cours de soutien”. Pourtant, c’est souvent la même personne qui assure les cours aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’établissement. La différence réside dans le nombre d’élèves que l’enseignant doit prendre en charge. Lors des cours de soutien, ils sont huit, dix rarement quinze par classe alors qu’au collège, ils sont “parqués” parfois à plus de de quarante. Dans ce dernier cas, la plupart des apprenants passent inaperçus. Le maître devenu gardien, ne peut s’occuper personnellement de tous ses élèves. Nous avons vu des exemples d’enfants qui ont fait des bonds prodigieux grâce à la formule des cours de soutien.
Les résultats ne sont pas toujours assurés car si l’élève manque de motivation, il ne sert à rien d’essayer de “forcer la chance”. La formule ne doit aucunement être considérée comme la panacée. Cependant, des échos nous sont parvenus sur des maîtres qui, pour attirer le maximum d’élèves, leur assurent jusqu’à trois heures de cours supplémentaires par jour. Ont-ils conscience de la surcharge qu’ils imposent aux petits chérubins dont les journées se résument à des leçons et des exercices non stop ?
A six heures du soir, lessivés, ils ne pensent plus qu’à s’endormir pour se préparer à une autre journée de “dur labeur”. Sachant que les élèves cherchent un enseignement de qualité et les enseignants à arrondir leurs fins de mois, les établissements scolaires, ou plutôt le ministère de l’Education devrait s’impliquer en encourageant ce genre d’activité au sein des établissements scolaires en répondant au désir de chacun.
Nacer B.
