Taghzout, un village marginalisé

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Le village de Taghzout, qui se trouve à cinq kilomètres au nord-ouest du chef-lieu de la commune d’Ath Rached, ressemble beaucoup plus à un camp d’habitants stationnés dans cette cuvette entourée de montagnes dans l’attente d’un jour meilleur. Voilà l’impression qui se dégage à première vue puisque le strict minimum de conditions de vie n’existe pas. La misère, fidèle alliée des villageois est apparente un peu partout dans les coins et recoins dudit village comme le souligne avec ironie un jeune chômeur, la trentaine à peu près, en disant : “Comme vous le voyez, on est dans un paradis et Dieu merci”. En effet, depuis 1994, date à laquelle Taghzout a bénéficié de l’électrification et depuis à ce jour aucun développement n’est à signaler, sauf cette route impraticable dont le revêtement n’est pas encore terminé. De cette manière, le tronçon de piste qui se trouve au cœur du village avoisinant 1 km est une preuve d’indifférence et d’insouciance de la part des autorités locales vis-à-vis de ces citoyens, et étant donné que la majeure partie de ce hameau est entourée d’un oued qui représente une menace permanente, surtout pendant la saison hivernale, où les crues bloquent les habitants pendant des heures car ces derniers sont dans l’obligation pour le traverser de passer par une dépression afin de rejoindre leurs domiciles ou d’aller au travail, sans oublier de signaler que le véritable danger concerne les bambins qui fréquentent l’école primaire qui se trouve en dehors du village, ce qui fait qu’un pont est plus qu’indispensable.

Par ailleurs, la menace réside aussi, selon le témoignage de quelques habitants, dans les eaux usées que déversent les villages d’Ath Abdellah Ouali et d’Ath Rached et l’oléine mélangé à l’eau que rejette dans le même oued l’huilerie d’un particulier, chose qu’on a évoquée auparavant. Ainsi, tous ces éléments réunis sont à l’origine de la pollution des nappes phréatiques ou des puits-seules sources d’approvisionnement en eau potable-semblent touchés par la pollution car leurs eaux sont devenues impropres.

A la marginalisation s’ajoute l’isolement, deux facteurs qui font germer dans la tête du dernier de ces villageois l’idée de quitter ce petit patelin et d’aller vivre sous d’autres cieux plus cléments quand l’occasion se présentera, comme l’a signifié un jeune étudiant : “Si la civilisation ne vient pas chez nous, on ira la chercher”.

Tel est leur vécu. Entre l’espérance et l’attente domine un quotidien dur à supporter et au lieu de bénéficier de l’assainissement, de raccordement en eau potable, à l’image des autres villages de la commune, et d’espérer l’éclairage public, un véritable luxe aux yeux de ces villageois qui se questionnent sur la raison pour laquelle ils doivent parcourir des kilomètres aux fins de recevoir le plus banal des soins au centre de santé d’Ath Laqser où, d’ailleurs et juste à côté, il y a une bâtisse construite depuis des lustres et destinée à être soi-disant la salle de soins.

F. Semache

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