L’un des plus grands hommes de lettres de l’Angleterre

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Il est auteur d’une oeuvre remarquable. Son imagination et sa lucidité lui ont ouvert les portes de la gloire. Aujourd’hui beaucoup de jeunes qui écrivent s’inspirent de lui.

John Ruskin John est un grand écrivain anglais. Né à Londres le 8 février 1819, il est mort à Brant Wood (Cumberland) le 20 janvier 1900. Ses parents l’élevèrent si sévèrement qu’il ne lui était pas permis d’avoir des jouets et qu’il était surveillé nuit et jour, son père commença de lui faire visiter dès l’âge de quatre ans les cathédrales, les châteaux, les musées et les plus beaux sites naturels et l’initia à la musique, au dessin et à la déclamation. En même temps qu’à lire, il apprit à composer en prose et en vers, et reçut ainsi une éducation esthétique absolument unique. Sa mère lui faisait lire la Bible chapitre par chapitre, et son père lui ouvrait les yeux sur Shakespeare, Pope, Cervantès et les plus grands classiques. Sa scolarité fut par contre très irrégulière : il ne suivit guère avec assiduité que les cours de littérature du King’s Collège de Londres. En 1837 il entra au Christ Church d’Oxford mais, tombé amoureux d’une jeune Française de quinze ans, fille de l’associé de son père, il se prit pour elle d’une telle passion que la jeune fille le fit tomber malade, l’obligea à interrompre ses études et l’amena, pour se soigner, à voyager en Europe pendant deux ans. Retourné à Oxford en 1839, il y remporta le « Pïewdigate Prize » avec son poème Salsede. Il obtint ses diplômes en 1842 et se remit aussitôt à son véritable travail : l’étude de l’art et de la nature. Son premier livre, qui contenait une véhémente défense de Turner, parut en 1843 sous le titre : Les Peintres modernes. La critique l’attaqua, les peintres le fustigent froidement et l’artiste en demeura déconcerté. Ruskin visita les Alpes, puis l’Italie. En avril 1818, il épousa à Perth une femme remarquable pour sa très grande beauté. Le mariage avait été arrangé par les familles, mais le couple était trop mal assorti pour trouver le bonheur. La femme de Ruskin, qui aimait la vie mondaine, se lassa vite des passions de son mari pour l’étude et obtint en 1851 l’annulation du mariage. Ruskin a été très affecté par cet échec. Il avait obtenu quand même un grand succès, en 1819 avec Les Sept lampes de l’architecture, et mettait au point sa théorie selon laquelle l’architecture et l’art d’un peuple sont l’expression de sa religion et sa morale, de ses aspirations nationales et de ses habitudes sociales. Il surveillait en outre très attentivement à la fabrication de ses ouvrages qui furent illustrés par les grands artistes de son temps. Il publia en 1851 Les Pierres de Venise. Lettres et Notes ; suites de réflexions sur La peinture et l’architecture, en 1856, Ports d’Angleterre, Jument de perspective, et en 1860 le cinquième et dernier volume Peintres modernes. Ce livre marque une étape de sa vie, car ses quarante dernières années seront consacrées non plus à l’art mais à l’exposition de sa doctrine sur les problèmes sociaux, l’éducation, la morale, et la religion. Cet enseignement s’exprime à travers une énorme masse de conférences de lettres, d’essais, d’articles et d’autres publications éditées en plusieurs volumes. En peut citer : Sésame et les lys (1868), La Reine (1871-1887), Matinées florentines (1875-1877), La Bible d’Amiens (1885), Praeterita (1885), Flux et reflux (1888) et Dilecta (1889). Ce fameux écrivain fut aussi professeur à Oxford de 1869 à 1884, et donna en 1870 une série de conférences qui attirèrent tant de monde au point où il fallait les répéter à moult reprises. Il avait hérité à la mort de son père, en 1864, d’une énorme fortune qu’il dépensa généreusement en dons, dotations ou oeuvre, pour des musées et des associations culturelles. Il passa les dix dernières années de sa vie dans une complète retraite à Coniston Lak près de Brant Wood, où il avait acheté une propriété. Il avait cessé d’écrire et s’occupait de revoir son œuvre. Il aurait voulu retirer de la circulation tous ses premiers livres sur Paris mais l’immense intérêt du public pour ces ouvrages ne lui permit pas une telle chose.

Y. C.

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