Les Français se sont mis en position idéale pour battre la Roumanie au premier tour de la Coupe Davis en remportant les deux premiers simples, vendredi à Clermont-Ferrand, même si Sébastien Grosjean a frôlé l’embardée contre le vétéran Andrei Pavel.
La Russie, tenante du titre, est en passe de se sortir du piège que lui tendait le Chili sur la terre battue de La Serena, au premier tour de la Coupe Davis. Marat Safin, expéditif face à Nicolas Massu, et surtout Igor Andreev, vainqueur surprise en quatre sets du finaliste de l’Open d’Australie Fernando Gonzalez, ont compensé les nombreux forfaits enregistrés par l’équipe russe, en particulier celui de son leader Nikolay Davydenko.
L’Argentine est bien partie, qui mène 2 à 0 en Autriche. Guillermo Canas, de retour en équipe nationale après une suspension pour dopage, a dominé Jurgen Melzer en trois sets.La Belgique, sur terre battue, a pris une très nette option sur l’Australie grâce à la victoire de Kristof Vliegen sur Lleyton Hewitt en cinq sets. Avantage confirmé par Olivier Rochus aux dépens de Chris Guccione.
A Minsk, la défaite de Max Mirnyi face au Suédois Thomas Johansson, venue après celle, logique, de Vladimir Voltchkov contre Robin Soderling, a sonné le glas des espoirs du Belarus, tombeur de l’Espagne l’année dernière.
Les Espagnols sont une nouvelle fois accrochés au premier tour, cette fois-ci en Suisse.
Le score est également de 1 à 1 entre l’Allemagne et la Croatie et entre la République tchèque et les Etats-Unis.
Sébastien Grosjean, crispé, a été mené 2 sets à 0 par l’ancien quart de finaliste de Roland-Garros, tombé à la 118e place mondiale, avant d’arracher la victoire en cinq manches 4-6, 5-7, 6-3, 6-1, 6-2 grâce à l’effondrement physique de son adversaire âgé de 33 ans.
Richard Gasquet s’est épargné ces frayeurs. Appliqué, le N.1 français n’a mis qu’1 h 33 min pour balayer en trois sets 7-5, 6-2, 6-2 Victor Hanescu, aussi peu en forme que son coéquipier. Ce joueur longiligne d’1,98 m, miné par des problèmes de dos qui l’ont fait plonger au 755e rang à l’ATP, n’en était qu’à son deuxième match en neuf mois.
C’est maintenant à Arnaud Clément et Mickaël Llodra de plier l’affaire dans le double samedi. En théorie, les Français, qui ont gagné ensemble leurs quatre dernières rencontres de Coupe Davis, doivent affronter deux inconnus, Florin Mergea et Horia Tecau, classés au-delà de la 350e place mondiale.
Mais rien n’empêche le capitaine roumain de modifier son équipe au dernier moment pour faire entrer Pavel ou Hanescu, ou les deux.
Même si son adversaire n’avait rien d’effrayant, Gasquet a eu le mérite d’aborder la rencontre avec la bonne attitude. « J’étais favori, il fallait que je lance l’équipe et je n’avais pas le droit à l’erreur », a rappelé le Biterrois de 20 ans, vainqueur de son premier match de Coupe Davis dans l’Hexagone.
Sans se laisser troubler par la bonne résistance d’Hanescu au premier set, il a joué sur la rigueur (deux fois moins de fautes que le Roumain) et sur la solidité au service (aucune occasion de break offerte) pour faire respecter la hiérarchie.
Si Gasquet était très attendu, Grosjean n’avait pas intérêt non plus à se rater car Guy Forget, comptant sur son expérience, l’avait sélectionné aux dépens de deux joueurs mieux classés que lui à l’ATP, Arnaud Clément et Julien Benneteau, et d’un autre représentant l’avenir du tennis français, Gaël Monfils.
Le Marseillais, qui n’a jamais été une assurance tout risque en Coupe Davis (9 défaites en 25 matches), a inquiété le camp français pendant deux sets durant lesquels il a semblé un peu perdu sur le court en synthétique du Zénith d’Auvergne alors que son adversaire lui rappelait qu’il avait fait partie jusqu’à il y a trois ans du Top 15.
« Je m’attendais à un match dur. Pavel est très talentueux. Il a un super revers et il varie bien. Mais j’ai vu après deux sets qu’il prenait de plus en plus de temps entre les points et ça m’a donné confiance », a commenté Grosjean.
Le Roumain, un peu trop dodu pour un sportif de haut niveau, a craqué physiquement, laissant son adversaire reprendre l’initiative dans l’échange grâce à sa meilleure arme, le coup droit (22 gagnants dans les trois derniers sets).
« C’était le match de Coupe Davis par excellence. Il s’est gagné avec les tripes, le sang-froid et l’expérience. Heureusement que j’ai choisi Seb et que je l’ai fait joué », s’est justifié Forget.
