Déficit en rigueur et professionnalisme

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L’on assiste depuis quelques années à une floraison « massive » de foires économiques et autres salons professionnels, à raison, parfois, de deux à trois manifestations par mois. C’est une conséquence attendue de l’ouverture vers l’économie de marché. Après des décennies d’un règne étatique sur la sphère économique avec les conséquences que l’on connaît, l’heure est à la concurrence et à la compétitivité. Dans un tel contexte, les foires et les salons sont ainsi le meilleur « ambassadeur » pour se faire connaître, présenter son produit et nouer des contacts d’affaires. Des rendez-vous devenus incontournables pour les opérateurs économiques et autres professionnels. Le nombre des exposants et celui des visiteurs pour les foires et les salons spécialisés augmente au fil des éditions. Un indice indéniable de l’impact de ces manifestations et de la prise de conscience de leur importance. Les plus en vue de ces manifestations sont la Foire internationale d’Alger, qui se tient en juin et qui draine à chaque édition plus de 600 000 visiteurs, selon les organisateurs. En seconde position, arrive le Salon internationale de l’automobile d’Alger au mois de mars, qui suscite, lui aussi, un vif intérêt de la part aussi bien des professionnels que du grand public, en quête d’une bonne affaire, avec les promotions alléchantes en vigueur tout au long du salon. Les autres rendez-vous, même de moyenne ou petite envergure, ne manquent pas aussi d’intérêt. Il y a le Salon des boissons et aromes, celui de la pêche et de l’aquaculture, de l’agroalimentaire, de l’informatique, des télécoms, de la production nationale, des travaux publics, de l’énergie, etc. Cette année, au moins deux salons ont fait leur apparition : le Salon du bois et dérivés (Expobois) et celui de la sécurité de l’entreprise et de son environnement. Cela étant, une chose est à signaler concernant le côté organisationnel. Sur ce volet, beaucoup d’anomalies sont à relever. Les horaires d’ouverture, à titre d’exemple, ne sont pas toujours respectés. Des salons qui ouvrent leur portes à des heures plus reculées que celles initialement prévues : 14 heures au lieu de 11h, comme ce fut le cas avec le dernier Salon de l’informatique. Autres « griefs », celui du « manque de sérieux » de la part des organisateurs ou des participants ou des deux à la fois. L’on a souvent constaté que des exposants, au moment de l’inauguration, en sont encore à monter leurs stands. Pourtant, ces manifestations sont prévues longtemps à l’avance. Pourquoi dès lors, ne pas prendre ses précautions à l’avance pour être prêt au jour J. Autres remarques, relevant cette fois de l’égard, ou plutôt du manque d’égard de hauts responsables de l’Etat, quant à l’inauguration sélective de ces rendez-vous économiques. Force est de constater, en effet, que nos ministres « honorent » de leur visite certains salons et foires et pas d’autres. Serait-ce du mépris ou des emplois du temps surchargés ? Il y a lieu de citer, pour étayer nos propos, le dernier Salon de l’informatique et celui de l’automobile. Ce dernier n’a reçu la visite du ministre de l’Industrie qu’à deux jours de la clôture. Ajoutons à cela les chiffres quelque peu « erronés » du nombre de participants fournis par les organisateurs. Il arrive que ces chiffres, pourtant provenant de la même source, diffèrent d’un support à un autre (dossier de presse ou site Internet). Il va sans dire qu’une plus que jamais de mise. Ainsi, l’attractivité de ces derniers n’est plus à démontrer. Le « déficit » est plutôt du côté de la professionnalisation du métier d’organisateur de foires et salons, et du bon vouloir de tous les autres acteurs périphériques.

Elias Ben

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