Décidément, l’enseignement de tamazight est le parent le plus… pauvre au niveau de la Direction de l’éducation de la wilaya de Tizi Ouzou sinon comment se fait-il que les enseignants n’ont pas reçu leurs affectations à jour ?
En effet, c’est ce que nous ont rapporté des enseignants que nous avions rencontrés lors de la conférence organisée par l’Association des enseignants de tamazight à la salle des œuvres sociales de l’UGTA, lundi dernier. Cette information nous a d’ailleurs été confirmée par les membres de cette association “Nous sommes de plus en plus étonnés de savoir que toutes les promesses faites par les responsables de la direction de l’éducation, ne sont pas tenues. Certes les hommes changent au niveau de notre tutelle, mais malheureusement les faits restent les mêmes”, nous dira un des membres.
Déjà dans nos colonnes nous avions à plusieurs fois attiré l’attention des responsables de l’éducation sur le fait que l’enseignement de tamazight est lésé. Un autre responsable de cette association ajoutera que “lors de la dernière session de l’APW, le directeur de l’éducation aurait répondu aux élus qui l’avait justement saisi par rapport à ces affectations que tous les enseignants exerçant dans la wilaya ont reçu leurs affectations, ce qui est totalement faux, à moins que M. le directeur de l’éducation ne soit pas au courant de ce qui se fait et se passe dans ses services !”.
Nous avons contacté et rencontré justement plusieurs enseignants (es) qui nous ont confirmé la véracité de ces “rumeurs”. A titre d’exemple, cet enseignant de la région de Aïn El Hammam qui confirmera : “Je suis en poste depuis le mois de septembre, je suis à mon deuxième contrat pour cette année et à ce jour je n’ai pas reçu d’affectation et mon chef d’établissement s’est justement déplacé cette semaine à la direction de l’éducation pour s’enquérir de la chose mais il est revenu bredouille au contraire il a ramené l’affectation d’une enseignant ayant été recrutée il n’y a pas quinze jours pour remplacer une enseignante en congé maladie, c’est une enseignante de français”.
D’autres enseignants qu’ils soient de Beni Douala de Ouaguenoun, de Makouda, d’Azeffoune ou de toutes les contrées de la wilaya, nous ont confirmé qu’ils exercent depuis la rentrée scolaire sans affectation, “Nous ne savons pas maintenant si tout ce temps sera pris en considération par l’Académie”. Le même enseignant de Aïn El Hammam ajoutera : “Ma collègue a cessé de travailler parce qu’elle n’a pas reçu d’affectation, et moi je ne continuerai que jusqu’au mois de mars. Si je ne reçois pas les 2 affectations plus celle du 3e trimestre j’arrête, Certes j’ai signé mon P-V d’installation au niveau du CEM, mais je me sens comme un clandestin, un intrus, alors que j’ai ma licence en tamazight”. De même que certaines sources parlent d’actions préméditées au niveau de la Direction de l’éducation afin de décourager les enseignants par certains responsables de bureau et autres agents. Il est vrai que la question se pose : pourquoi tous les enseignants des autres matières ont reçu leurs affectations à temps et même les suppléants alors que les enseignants de tamazight souffrent le martyre et sont relégués aux oubliettes.
Pour rappel, récemment, et dans ces mêmes colonnes l’Association des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi Ouzou avait par un article “demandé au ministre de sévir” par rapport à la non-application des textes et circulaires au niveau de l’Académie de Tizi Ouzou. Par ailleurs, nous avons appris auprès de l’Association des enseignants de tamazight de Tizi Ouzou qu’ils devaient rencontrer le directeur de l’éducation la semaine dernière mais que cette réunion avait été reportée suite à la présence du directeur à la session de l’APW, et les membres de ladite association espèrent être reçus au courant de cette semaine.
Signalons aussi que certaines rumeurs parlent d’une action à entreprendre incessamment si les doléances de ces enseignants ne sont pas satisfaites. Ces derniers n’attendent semble-t-il, que le concours de la meilleure dictée de l’élève prévu ce lundi ait lieu. Il serait temps que la direction de l’éducation se penche sérieusement sur ces cas ou que le ministère intervienne, car selon toujours nos sources, les enseignants ne comptent pas rester les bras croisés, nous y reviendrons sûrement.
M.A.B
