L’accalmie après la tempête

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Les traces de l’explosion du 13 février passé n’existent presque plus. Sauf dans les souvenirs de ceux qui ont vécu les évènements et ne peuvent plus les effacer de leur mémoire. Ce jour-là, d’aucuns ont pensé d’abord à une explosion de gaz, le gaz butane de ville n’étant pas encore entré dans les mœurs et coutumes des citadins.

D’autres ont pensé à la foudre qui se serait abattu sur la ville. Mais personne, absolument personne n’a pensée à l’inimaginable : Une voiture piégée. Il se peut que cela soit oublié dans quelques temps et que seuls les blessées en garderont les stigmates dans leur chair et dans leur cœur. Sans oublier que les parents, les proches et les amis – de même que les collègues – des défunts ne sauront oublier la perte cruelle subie.

Aujourd’hui, les rues ont peu à peu repris leur rythme habituel, les piétons reprenent leur place, les cafés ouvrent leurs portes et les commerces reprenent leur activité habituelle. Une seule différence, les agents de la sûreté urbaine ont dû élire domicile dans l’enceinte de la Maison de jeunes les Frères Saraoui de Mekla, en attendant la réfection du bâtiment qui a subi des dégâts importants.

Selon les informations recueillies à la daïra de Mekla, des entreprises se sont attelées à la réparation des lieux. Il semblerait que plusieurs entreprises se sont proposées et les travaux avancent rapidement.

S’est même produite une présentation d’ouvrags – avec vente-dédicace – par l’auteur Omar Mokhtar Chaâlal de ses deux ouvrages Kateb Yacine, l’homme libre et Le fugitif, dans une salle de classe de l’école primaire de Mekla, en collaboration avec la Maison de jeunes de Mekla, même si cette dernière s’est retrouvée pratiquement SDF par nécessité exceptionnelle.

Pour l’heure, les habitants de la daïra de Mekla ne s’interrogent même plus sur les détonations qu’ils entendent de temps à autres, ayant constaté que des hélicoptères pilonnent les vallées de part et d’autres des reliefs accidentés entourant la daïra.

Ainsi, les contours ont subi un pilonnage intensif sur les versants des vallées entre Aït Frawcen et At Irathen du côté ouest, de même qu’entre Souama, Illoulen et Aït Yahia sur le côté est. La population a pris l’habitude de voir ces hélicoptères survoler toute la région.

Seuls les enfants continuent de sursauter à chaque déflagration, tout en continuant à suivre du regard ces “engins volants”, se complaisant à imiter leur vrombissement, suivant leur vol et leurs lèvres claquant à chaque explosion Jeunesse oblige, les adultes les écoutent sans les entendre, faisant semblant de les ignorer.

Sofiane Mecherri

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