Travailleurs non assurés

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Vingt-sept pour cent des salariés algériens ne sont pas assurés. Des centaines de milliers de gens travaillent dans différents secteurs de l’économie sans être déclarés par leurs employeurs. C’est le taux dégagé par l’Office national des statistiques (ONS), à partir d’une enquête qu’il a réalisé et des données de la Caisse nationale d’assurance sociale (CNAS). En dépit des progrès réalisés dans la lutte contre le travail au noir, une masse importante de travailleurs ne disposent d’aucun droit en matière de retraite et de sécurité sociale. Les patrons indélicats profitent du désarroi des chômeurs, notamment les plus jeunes d’entre eux, qui arrivent sur le marché de l’emploi, pour imposer leur diktat : ils offrent le travail tant convoité mais en versant le salaire qu’ils veulent et surtout en ne déclarant pas la recrue. C’est pour eux une façon d’alléger leurs charges, sur le dos des employés qui se retrouvent alors sans couverture sociale. Certes, certains salaires, versés dans ces conditions, sont attrayants : ainsi, par exemple, dans le domaine du bâtiment, le manœuvre peut recevoir jusqu’à 700 dinars par jour, ce qui peut lui faire jusqu’à 20 000 dinars par mois, ce qui dépasse de loin le traitement du fonctionnaire moyen. Mais les jours de repos ne lui sont pas payés, ainsi que les congés et s’il vient à être malade, il ne bénéficie ni d’un congé payé, encore moins du remboursement des actes médicaux et des médicaments. Un accident se produit et c’est le drame : le travailleur est livré à lui-même. Il est plus que jamais urgent de traquer les contrevenants et de procéder à l’application stricte des réglementations.

S. Aït Larba

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