L’amour décrit en tamazight

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Le récit romantique en Tamazight vient de s’enrichir d’une nouvelle publication éditée comme dans la plupart des cas à compte d’auteur par son acteur qui s’est choisi le pseudonyme Igli N Tlelli, qui veut dire horizon de liberté. Avant d’entamer une quelconque lecture de cette histoire d’amour longue de 165 pages qui a mis dans des dures épreuves Ali et Nassima les 2 personnages principaux, il est bon de donner un aperçu biographique même succinct de l’auteur. Il est né en 1967 à Alger. En 1969 pour des raisons qu’il ne donne pas, sa famille quitte Alger pour rejoindre le village Ighil N Bil dans la commune de Boghni. Il abandonne très tôt ses études, après avoir fréquenté seulement le cycle moyen, mais curieux et passionné de littérature et de tout ce qui touche à la communication, en véritable autodidacte, il persévère dans ce domaine et exercera même des fonctions liées à ce domaine, à savoir le métier de photographe de presse, et aussi collaborateur dans des revues socioculturelles telles que Izuran, ABC Amazigh qui ont malheureusement jeté l’éponge après de multiples problèmes lies à la distribution et au sempiternel manque de finances dont souffrent la plupart des éditeurs. En 1996, Igli N Tlelli a publié “Izen N Da El Mouloud”. Réussir la promesse de publier un quelconque livre de nos jours relève parfois de l’utopie. La cherté du livre, la faiblesse du lectorat au profit de l’Internet et des autres technologies de pointe a découragé plus d’un auteur potentiel ou avéré à s’investir dans une aventure éditoriale.L’auteur est conscient de cette difficulté et diverses autres embûches. Il ne se décourage pas pour autant et réussit au forceps la publication de son 2ème ouvrage “Lwerd N Tayri”, objet de la présente lecture. Comme nous l’avons signalé au début, la trame de l’histoire tourne autour de 2 personnages principaux qui s’aiment d’un amour fou. Il s’agit d’Ali, un poète et de Nassima une étudiante en médecine. Quoi de plus noble me direz-vous ?Mais malheureusement plusieurs protagonistes s’en mêlent et ceci dans le seul but de tuer dans l’embryon cet incandescent, amour partagé de part et d’autre.Le plus virulent est l’autre personnage, Ahmed Ouchabane et pour cause ! C’est lui qui avait demandé en mariage Nassima, mais s’agissant d’un amour non partagé, en “sens unique” pour caricaturer, la demande en mariage n’a pas abouti…Lwerd N teyri, selon son auteur est une histoire vraie, qui peut concerner n’importe quel jeune de l’Algérie profonde ou du monde urbain. Le roman met en exergue un amour à perdre la raison” partagé des 2 cotés certes, mais que beaucoup attendent au tournant. L’auteur avertit toutefois qu’il a fait appel à son imagination afin de romancer l’histoire qui aurait pu se terminer sur un fond de tradégie. L’auteur a aussi fait usage de cette communication lyrique et directe qu’est la poésie que pratiquent tant bien que mal des milliers de citoyens de tout âge confondu.Tout est bien qui finit bien. Les 2 amoureux après de multiples péripéties réussiront à sortir indemne de la dure épreuve et de sauver leur amour interdit.Pour oublier tamurt et ses problèmes, rien de mieux qu’un voyage amplement mérité au pays de l’oncle Sam, les Etats Unis d’Amérique.L’invitation est venue du président Bill Clinton, qui a aussi envoyé de l’argent pour couvrir les frais de voyage (page 121). Insensé me direz-vous ? Non ! Puisqu’il n’est pas interdit de rêver. Par contre ce que nous avons lu en page 153, laisse le lecteur sur un avant goût d’amertume et de déception.La louange à Hitler, “de toute manière, il est mort homme et en toute dignité”, met à nu les limites de l’auto-édition, car aucune lecture au préalable par des professionnels de l’écriture n’est assurée” le tristement célèbre auquel vous rendez hommage, Mass Igli est responsable de la mort de plusieurs millions de personnes, et autant voire plus de disparus, prisonniers. Les jeunes auteurs en tamazight et dans toutes les autres langues du monde doivent éviter ce genre de dérapage. Pour ce faire ils ne doivent pas hésiter à demander l’avis des connaisseurs à faire lire et relire leurs ouvrages avant la mise sur l’offset d’un quelconque manuscrit.

M. Ouaneche

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