Quand Moumen faisait chanter Badsi

Partager

De détail en détail, Me Ali Méziane montrera tous les agissements frauduleux de Khalifa Moumen. Chiffres à l’appui, il dénoncera d’emblée les divations du golden boy qui a déclaré récemment avoir laissé dans les caisses de sa banque 3 milliards de dollars soulignant que tout ce qui a été constaté dans les comptes Khalifa ne dépassait pas 1,5 milliards de dollars.76% de cet argent était justifié par des faux comptes et parfois même dans des cartes de visites.

 » Nous ne sommes pas dans une affaire politique, mais devant une grande affaire d’escroquerie, de pillage et de malversation de Khalifa et consorts « . 5000 milliards ont été déposés par les entreprises publiques et 1500 milliards par le privé et 51 milliards en sponsoring. Khalifa Moumen, dispose

d’actions à la banque Barclay en Angleterre. l’argent retiré des agences n’a jamais été transféré à la caisse principale mais à des gens dont il n’a pas cité le nom et que seuls les directeurs d’agences sont responsables.

S’enfonçant dans les chiffres, il déclare qu’au bout de cinq ans, 140 milliards DA ont été transférés vers l’étranger illégalement sous le couvert du commerce extérieur ou par des faux dossiers d’importations et parfois dans des sachets.

 » Nous ne pouvons être constitués que comme partie civile « 

Continuant sa plaidoirie, l’avocat du liquidateur estime que personne ne peut contester le statut de son mandant, qui a été convoqué par le juge d’instruction, et s’est constitué comme partie civile le 19 janvier 2004 : « le code de commerce prévoit deux cas, la liquidation judiciaire et la liquidation conventionnelle. Nous n’étions ni dans le premier ni dans le deuxième, mais dans un cas inédit.

Du fait que c’est la première liquidation dans notre pays, nous faisons avec les lois existantes en attendant les jurisprudences ».Se voulant plus claire, Ali Méziane justifie la destruction des pièces par son mandant du fait que des faux bons de caisses circulaient dans la capitale à valeur de plus de 20%.

« Il n’y aura pas de remboursement à plus de 5 % « 

A ce sujet, l’avocat estime que tout était parti en faux y compris l’idée de la création de Khalifa Bank.  » Nous sommes les représentants des créanciers dont la plupart sont du secteurs public. Le déficit est énorme et si on arrive à réaliser 5% de remboursement, ce sera déjà bien « .

Khalifa Bank offrait 7% d’intérêt.D’après lui, la BA devait déclarer sa faillite au lieu de la liquidation, tout en soulignant que la comparaison entre les premiers chiffres trouvés dans les agences Khalifa et ceux des dépôts sur la base des comptes rendus par la commission de liquidation après le 31 décembre est irréel.

Le liquidateur Moncef Badsi avait rencontré Moumen Khalifa à quatre reprises à Londres

Me Méziane a reconnu que son client a rencontré Moumen Khalifa à quatre reprises dans la capitale anglaise. Badsi avait d’abord tenté de porter plainte à Londres contre Moumen, mais la démarche n’a pas été finalement accomplie vu les honoraires jugés considérablement coûteux, selon l’avocat. Pendant les négociations que Badsi avait entamées avec Moumen, ce dernier lui avait promis une somme de 45 millions d’euros pour les verser dans les comptes de la liquidation. A la dernière rencontre, soit la quatrième, explique l’avocat, Moumen n’a pas hésité à le prendre en photo en sa compagnie….le golden boy a vraisemblablement faitchanter le liquidateur en question. Suite à cet épisode, le liquidateur n’a plus revu Moumen.

Réquisitoire du procureur général samedi prochain

Après une journée consacrée entièrement à l’avocat de la partie civile, le procureur général interviendra samedi prochain pour son réquisitoire après une pause qui sera marquée aujourd’hui, pour la deuxième fois consécutive.

En effet, la présidente du tribunal a décidé, à la demande de la défense, de suspendre la séance d’aujourd’hui pour permettre aux avocats de bien préparer leurs plaidoiries prévues à partir de dimanche. Les avocats devraient se rencontrer aujourd’hui pour décider du programme des plaidoiries.

Par ailleurs, le tribunal a entendu les plaidoiries des parties constituées partie civile, principalement des entreprises ayant déposé à Khalifa Bank.

C’est le cas pour L’OPGI d’Oran qui a eu un préjudice de 100 milliards de centimes et qui a été admise en tant que partie civile.

L’avocat de la CNAS, Me Aziz Dam, a assuré pour sa part que son client a perdu 10 milliards DA en évoquant l’escroquerie dont a été victime la caisse de la part de Khalifa en disant :  » C’est le président du conseil d’administration qui a donné l’ordre de dépôt à Khalifa Bank…  » et en insistant sur le caractère de partie civile de ses mandants.

Yassine Mohellebi

Partager