Sur fond de divergences

Partager

Le congrès unitaire du Mouvement démocratique et social, sous le sigle du  » congrès El Hachemi Cherif  » n’a pas eu lieu. Du moins dans son aspect unitaire. Finalement, c’est dans un climat de tension que l’aile d’Ahmed Meliani a tenu conclave, ce week-end, au siège national du mouvement à Alger. Le congrès à réuni quelques 137 congressistes venus de 15 wilayas auxquels se joints cinq membres du bureau national venus de Paris.

Le début des travaux a été marqué par une confusion générale. Alors que l’aile d’Ahmed Meliani s’apprêtait à démarrer ses activités, l’autre partie, occupant le couloir du siège, huait et sifflait toute personne qui prenait la parole dans la grande salle du siège, ou entonnait des slogans chers au parti :  » mouvement libre et démocratique « ,  » ouvrez les portes pour que puisse émerger la vérité « .

Cette fraction a voulu coûte que coûte marquer sa présence. Ainsi Ali Hocine et ses camarades ont improvisé un débat sur la situation du parti et du pays, en marge des travaux du congrès.

Ahmed Meliani, secrétaire général par intérim, dans son allocution d’ouverture, a qualifié le comportement de l’autre aile d’étranger au mouvement, qualifiant ses instigateurs de gens qui n’ont rien à voir avec le parti. A cet effet, il dira que  » nous prenons à témoin l’opinion publique quant à cette tentative de déstabilisation organisée par des gens qui ont déserté les instances du mouvement depuis plus de neuf mois « .

La crise qui secoue actuellement le parti du défunt El Hachemi Cherif remonte à plus d’une année. En fait, le conflit est dû essentiellement, d’après les partisans d’Ahmed Meliani,  » au non respect de la ligne du parti « . Selon eux, l’aile de Ali Hocine désire participer aux élections, car pour eux  » la situation du pays s’est nettement améliorée et que l’islamisme a reculé « , expliquent-ils, alors que l’autre partie campe sur les anciennes positions connues au MDS et elles consistent, grosso modo, en le boycott de toutes échéance électorale  » qu’organise le pouvoir rentier et bureaucratique et dont les islamistes prendraient part, pour maintenir l’espoir de rupture « , se défend l’aile dite conservatrice au MDS.

Après avoir présenté le projet de statuts, les principes d’organisation et de fonctionnement, M. Meliani s’est abondamment étalé dans son avant-projet de résolution programmatique sur la situation politique, économique et sociale, ainsi que sur le plan national et international. L’orateur dira que  » la transformation radicale de la nature de l’Etat, d’un état hybride à un état moderne, en d’autres termes, disqualifier le système rentier allié à l’islamisme, passe par de véritables réformes institutionnelles adossées aux réformes économiques « . Sur le même ton, Meliani ajoute que  » le pouvoir, comme expression de l’Etat hybride, se confond avec l’Etat, inféode ses institutions, patrimonialise l’Etat, le privatise en s’appuyant sur les partis/Etat « . A propos de l’islamisme politique, il fait savoir que  » l’alliance islamo-conservatrice au pouvoir bloque toute tentative de modernisation  » dans le but, dit-il,  » de permettre aux islamistes de prendre le pouvoir, notamment avec un Belkhadem comme chef du gouvernement « .

D’autre part Ali Oumellil, porte-parole du congrès a réitéré, lors du point de presse qu’il a animé en marge des travaux, que la crise n’est pas dû au leadership et il exprime leur ferme volonté de travailler dans le sens de rendre la véritable image du MDS au sein de l’opinion nationale, altérée par cette crise qui le traverse, en veillant au respect des normes démocratiques.

A propos de ses camarades interdits d’accès à la salle des travaux, il abonde dans le même sens que Ahmed Meliani, et il expliquera que ces militants  » ont été appelés à se manifester le 15 février pour formaliser la forme de leur participation, même s’ils n’ont pas pris part au processus de préparation du congrès « . Par ailleurs, le porte-parole du congrès confiera que  » le MDS ne sollicitera jamais l’arbitrage du pouvoir au cas où il y’aurait problème sur l’utilisation du sigle du parti et l’occupation du siège par ses camarades, désormais exclus « .

M. M.

Partager