Un film fait de finesses et de suggestions

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La cinémathèque de Béjaïa qui entame un cycle de projections de films avec débats en présence des réalisateurs a diffusé lundi après-midi le moyen métrage Guerre douce de Mina Kessar.

Produit par l’ENTV et déjà diffusé par la chaîne Canal Algérie en mai 2006, sa réalisatrice fait en ce moment, l’effort louable de le faire connaître dans différentes villes du pays. C’est ainsi qu’après les Anabbis et les Sétifiens, voici venu le tour des Béjaouis d’apprécier l’actrice Salima Labiri (Zermoumia pour les intimes) dans son rôle de grand-mère malade qui a fini par vendre sa petite-fille Amira. Amira, 11 ans, bien qu’orpheline et rejetée de tous, sans qu’elle en connaisse la raison, menait cependant une enfance heureuse dans une bourgade du Sud du pays en vendant des poupées aux touristes. Elle rêve de devenir mannequin et pour garder sa ligne, elle refuse de manger des pâtes. Elle n’a pu être scolarisée, faute d’extrait de naissance. Elle passe alors son temps à prier les femmes du village d’écrire pour elle une lettre destinée à la mairie pour tenter de régler son problème. Mais, et c’est là le drame, dont la réalisatrice veut nous faire prendre conscience, elles sont toute analphabètes. Amira continue néanmoins à vendre ses poupées jusqu’au jour où un couple de féodaux hautains et méprisants envers ces petites gens arrive d’Alger et l’arrache à son paradis pour l’embrigader dans son immense et splendide villa comme femme de ménage. Elle n’arrive pas à s’adapter, la nourriture ne lui plaît pas et nostalgique, elle ne fait que penser à son village. Le jour où elle apprend par courrier que sa grand-mère est gravement malade, elle court comme une forcenée vers la gare routière. De retour au village elle connaîtra alors sa vraie mère, une simple ouvrière, que tout le monde soupçonne d’être sur le mauvais chemin, alors qu’elle suit en secret les cours du soir. Le film de Mina Kessar est fait tout en finesses et suggestions. Avec peu de personnage et des scènes simples, elle a réussi à créer beaucoup d’émotions.

B. Mouhoub

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