Les mirages de la vie

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l C’est un philosophe qui a marqué son temps. Les grandes universités d’Angleterre et d’autres coins du monde lui consacrent souvent des études importantes.

John Stuart Mill est un philosophe anglais. Né à Londres le 20 mai 1806, mort à Avignon le 8 mai 1873. Il fut élevé par son père James Mill et fit preuve de grandes aptitudes pour les études, à tel point qu’à huit ans il avait déjà lu de nombreux classiques latins et grecs, il possédait une culture historique étendue et se trouvait en mesure d’enseigner à ses jeunes frères. En 1820, il se rendit en France dans la famille de Samuel Bentham, frère du philosophe Jeremy, s’occupant d’études scientifiques, de retour à Londres, il entreprit des études juridiques. En 1822, il entra au siège central de la Compagnie des Indes, c’est-à-dire dans l’ “Examiner’s Office” de India House, où son père occupait un poste élevé et, très jeune encore, Stuart Mill s’associa aux travaux de l’école qui s’était formée autour de Bentham. Celui-ci le chargea de préparer pour l’impression le manuscrit de son Traité du témoignage en justice, qui parut en 1827 avec des notes et des chapitres ajoutés par Mill. Lorsque le contrecoup du mouvement révolutionnaire français de 1830 produisit en Grande-Bretagne un courant politique d’orientation libérale, Mill prit une part active à la polémique qui précéda la loi de Réforme et, pendant quelques années encore, continua à écrire dans des journaux dont la couleur était le libéralisme le plus radical. De 1835 à 1840, il dirigea la Revue de Londres et de Westminster, organe du parti radical, d’abord avec son ami Molesworth, puis seul. Auteur extrêmement fécond et travailleur infatigable, sa production scientifique fut des plus remarquables. Son premier grand ouvrage philosophique fut le Système de logique publié à Londres en 1843, suivi par d’autres tels que De l’Utilitarisme (1863), La Philosophie (1865) et Auguste Comte et le Positivisme (1865), dans lequel il renouvela l’empirisme sur la base de la psychologie associationniste empruntée à Hume. En morale, il modifia l’utilitarisme de Bentham pour l’adapter avec plus d’opportunité au droit et à la politique. Il s’occupa en outre d’appliquer les principes de sa philosophie dans divers autres ouvrages qui prouvent un esprit large, vigoureux, libéral mais systématique à l’excès : Essais sur certaines questions d’économie politique non encore résolues (1844), et les Principes d’économie politique (1848), qui sont un exposé des principes de l’économie politique considérée spécialement dans ses applications aux questions politiques et sociales majeures de l’époque. Son essai, De l’influence du gouvernement, contenu dans l’ouvrage précédent, fut très remarqué, et le philosophe en reprit et développa les idées dans son volume intitulé La Liberté (1859), tout imprégné de libéralisme, idem dans les Considérations sur le gouvernement représentatif (1861). En 1851, il épousa Harriet Hardy (Mse. Taylor) et, en 1856, fut nommé à la tête du bureau de correspondance de la India House, autrefois dirigée par son père, mais, la Compagnie des Indes ayant été dissoute en 1858, il vécut presque toujours, ensuite, dans sa maison de Saint-Véran près d’Avignon, complètement absorbé par ses études et ses travaux. Il prit finalement part à la politique de son pays, et en 1865 il fut élu aux Communes par le collège de Westminster; il posa à la Chambre le problème du suffrage féminin qu’il avait préconisé dans La Sujétion des femmes, publié en 1869, lors de la fondation de la première société qui avait pour but de conquérir ce droit politique. Son Autobiographie (1873), traduite en français en 1874 sous le titre Mes mémoires, est très importante également en ce qui concerne les indications historiques concernant l’époque où vivait Stuart Mill.

Y. Ch.

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