Les fourberies de Belkhadem et Cie

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Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement, secrétaire général du FLN se retrouve officiellement depuis avant-hier, président de la pompeuse Alliance présidentielle. “La révision de la loi électorale ainsi que celles du code communal et de wilaya aura lieu après les législatives de 17 avril prochain”, explique-t-il, arguant ce report par le fait que si cette révision avait été effectuée avant, de nombreuses voix se seraient élevées pour décrier ce qui aurait été perçue comme ‘’une loi sur mesure’’, car révisée par des élus de l’ancienne APN. Pourtant, juste avant d’être désavoué par le président de la République, le premier ministre avait ardemment souhaité jumeler les élections législatives et communales. Pourquoi donc revoir une copie qui semblait de prime abord parfaitement crédible auprès de l’opinion publique ? Idem pour la révision constitutionnelle que l’Alliance présidentielle voulait prompte. De souhaits en désirs, en passant par d’ambiguës ambitions, les « points d’ordre  » présidentiels ont calmé les ardeurs des uns et des autres qui se voyaient déjà en pole position pour replonger le pays dans un paysage de déjà-vu. Si certaines personnes bien ou mal intentionnées se veulent les défenseurs acharnés du programme présidentiel, le premier magistrat du pays les a, en réaffirmant à maintes reprises, que le citoyen doit d’abord bénéficier d’un travail, d’un toit, renvoyer à ce qui devait etre leur tâche première, mais aussi leur principale faiblesse. Car dans les faits, les espérances citoyennes ne vont pas au-delà de certaines accessibilités, telles que l’alimentation en eau potable, le raccordement au gaz de ville, à l’électrification, à l’aménagement des routes, etc. Nul besoin pour cela de mettre sur la table des projets de révision de la Constitution et autres réformes de camouflage, mais plutôt d’accorder plus de moyens techniques et financiers aux APC et aux APW pour améliorer le cadre de vie du plus grand nombre. Le débat autour des nouveaux codes communal et de wilaya, tant attendu par les citoyens pour qu’un maire, en collaboration avec l’APW, puisse disposer d’assez de prérogatives pour une gestion adéquate de la cité, aurait été davantage le bienvenu pour l’Algérien lambda.

Dans de nombreuses communes de Kabylie, l’heure est à la décantation, notamment pour les assemblées élues pour un mini-mandat. Les citoyens qui seront appelés aux urnes pour choisir leurs représentants sont d’ores et déjà attentifs à ceux qui leur promettent une nouvelle fois monts et merveilles. L’alliance présidentielle, à sa tête Belkhadem, a certes énormément d’ambition, mais ces dernières répondent-elles favorablement aux aspirations citoyennes ? Certainement pas, car entre les appétences politiques et les espoirs populaires, un fossé s’est creusé. Un fossé qui a commencé à se creuser, il y a près de 45 ans et qui sont autant d’années de perdues pour le pays. Sous le règne de ceux qui nous promettent aujourd’hui le paradis.

Hafidh Bessaoudi

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