Elles affichent toutes des entrées attrayantes et apparemment sécurisantes, mais aussi la même garantie d’être en mesure de vous arracher une bonne partie de vos économies.
Plus d’une décennie après la promulgation des textes réglementant leurs activités en tant que prestataires de services publics, les cliniques privées, sont de plus en plus nombreuses, mais aussi de plus en plus “choisies” par les malades, que ce soit pour de simples consultations ou pour des interventions chirurgicales, même si elles ne fonctionnent pas à 100% de leurs moyens. La plupart des patients que nous avons pu interroger expliquent leur choix par une prise en charge nettement plus rapide et efficace que celle espérée dans les hôpitaux publics. Aussi, le malade est psychologiquement dans une situation plus confortable, puisqu’elle lui permet d’exiger une prise en charge totale et conséquente, même si la plupart des patients n’ont toujours pas “acquis” le raisonnement de la période du tout-public.
Les médecins sont constamment disponibles, du matériel médical et des médicaments rassurent les patients à tout moment. Exceptés ces éléments “ce sont pratiquement les mêmes spécialistes que nous retrouvons dans les CHU et hôpitaux”, nous dira une jeune femme qui a subi une intervention chirurgicale dans l’une des cliniques de la ville des Genêts.
Même si les coûts de l’hospitalisation sont élevés, la majorité des patients s’accordent à dire que la santé n’a pas de prix. A. S. qui bosse dans une entreprise privée en bâtiment depuis quelques mois n’est pas déclaré à la sécurité sociale, donc tous les soins de sa famille ne sont pas remboursables.
Lorsque l’un de ses enfants ou lui-même sont “condamnés” à se faire opérer, c’est souvent l’acte solidaire qui sauve la situation, nous a-t-il confié avec amertume. Et d’ajouter : “Cette situation ne peut pas perdurer”. Concernant les prix pratiqués dans quelques cliniques, nous avons eu différentes réponses. Certes, il faut savoir qu’en plus de l’intervention médicale elle-même à payer, il faut ajouter celui de l’hôtellerie. Selon nos informations, ce dernier varie entre 2 000,00 et 3 500,00 DA la nuit, suivant les cliniques et les prestations de services offerts.
Par contre, nous ne réussirons pas à avoir le tarif exact de l’intervention chirurgicale. Seul un paramédical dans une clinique nous répond : “Généralement, ça se négocie entre le patient et le médecin”.
Un autre médecin exerçant dans les secteurs public et le privé nous précise : “Une nomenclature concernant les prix appliqués légalement existe bel et bien”, mais sans pour autant nous donner plus de précisions.
D’autres sources avancent que selon l’importance de l’intervention pratiquée, des sommes peuvent aller jusqu’à 800 000,00 DA (huit cent mille dinars), voire plus. Une somme qui donne le tournis, confirmée par un visiteur dans la même clinique venu s’enquérir de l’état de santé de sa mère, ayant subi une intervention chirurgicale. Cependant, un simple accouchement est payé entre 15 000 à
20 000 DA. Un accouchement avec césarienne est facturé entre 40 000 et 60 000 DA. Dans les mêmes cliniques, une consultation en gynécologie est payée à 500 DA et les salles d’attentes ne désemplissent pas. Plusieurs femmes enceintes viennent dans ces endroits sur conseil et orientation de leur médecin au niveau des hôpitaux. La majorité des malades que nous avons interrogés sur les difficultés rencontrées dans le cadre des prestations de services offert seront unanimes pour dire qu’il est tout à fait déplorable que les soins et autres, assurés dans les cliniques privées ne soient pas pris en charge ou remboursés par la sécurité sociale, donc on prive le cotisant à la caisse de choisir la qualité des services qu’il mérite.
Dans une situation favorable, il est certain que le patient serait amené à choisir les cliniques privées dont l’essentiel de la clientèle est issue de la couche “moyenne” laquelle dans les conditions sociales actuelles risque de disparaître.
S. K. S.
