»La mise à niveau des médias nationaux, une nécessité majeure »

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« La mise à niveau des médias nationaux est une nécessité parce que nous sommes confrontés à un déferlement mondial de messages et d’images qui constituent à maints égards une menace pour notre identité », c’est ce qu’a indiqué jeudi passé M. Djiar, ministre de la Communication dans une allocution prononcée lors d’un brainstorming de la Radio algérienne. En effet, cette rencontre, a été initiée conjointement par la radio nationale et le ministère de la Communication en collaboration avec des experts de Sonatrach.

Dans son allocution d’ouverture, le directeur général de la Radio nationale, Azzeddine Mihoubi, a fait savoir que cette rencontre ambitionne de « lancer le débat autour des voies et moyens menant à la modernisation des ressources humaines et matérielles ainsi que des méthodes de gestion et de fonctionnement de la radio nationale, lui permettant ainsi d’aller de l’avant et de mieux exercer sa vocation de service public ». Pour le numéro 1 de la Radio nationale, ce brainstorming est un espace « d’autocritique », permettant ainsi d’échanger les expériences, et ce dans le but d’améliorer la prestation radiophonique, qui, enchaîne-t-il n’est possible que par la formation continue des personnels du secteur notamment en matière de numérisation ».

Pour sa part, le premier responsable de la communication a, en effet, souligné que la mise à niveau des médias nationaux dans le monde d’aujourd’hui, est « un enjeu » social, économique et culturel. A cet effet, il précisera que la stratégie nationale de relance du secteur de la communication, a été placée sous le signe de la mise à niveau visant notamment, « des attitudes, méthodes, réflexes et comportements nouveaux basés sur le professionnalisme et la déontologie ». Face à un marché de la publicité en pleine croissance, et une concurrence étrangère qui est en train de rafler aux médias nationaux, la mise à niveau des médias, devient aux yeux de Djiar une nécessité. Présents à cette rencontre, les représentants du groupe anglais BBC et de la radio soudanaise ont exposé la numérisation de leurs chaînes de radio respectives. A cet effet, M. Timins représentant du groupe BBC, un des plus populaires organismes audio-visuels au Royaume-Uni, a affirmé que son groupe est arrivé à la numérisation presque totale de ses chaînes de télévision et à 90 % de ses radios. L’augmentation des programmes et l’amélioration de leur qualité, a permis à celui-ci d’éviter une compression du personnel lors de son passage au numérique. De son côté, M. Ayed Aouadh, ingénieur à la radio soudanaise, a précisé que le passage au numérique de cette radio, effectué en 2000, a nécessité plusieurs étapes,notamment, celle consistant en la maîtrise de la technologie par la formation dans des pays tels que la France ou l’Allemagne. Il est à signaler que cinq ateliers ont été, mis en place regroupant notamment des experts, des journalistes et des responsables des chaînes de radios autour du thème « Les grandes lignes du plan de développement à définir et à mettre en oeuvre par la Radio algérienne pour une adaptation de la communication aux différents segments de la société et des régions ». Dans un document remis à la presse, les organisateurs de cette rencontre précisent que la méthode du brainstorming consiste à « rassembler un groupe de personnes, travaillant dans une activité donnée, à qui on soumet un thème de réflexion et qu’on met en situation d’exprimer de manière totalement libre leurs pensées ou leurs intuitions ».

« L’Algérie est appelée à ouvrir l’audio-visuel tôt ou tard »

Approché par les journalistes, M Djiar, a tenu à répondre à nombre de questions relatives au secteur de la communication. En effet, il a saisi l’occasion pour déclarer que la politique de relance de son secteur repose sur « un diagnostic précis, à la fois général et stratégique », qui s’articule sur un certain nombre de choix majeurs. Il s’agit notamment, de combler le vide juridique caractérisant le secteur, de rétablir l’unité organique et la cohérence de sa branche publique, et de résoudre la problématique de la chaîne logistique de la presse écrite publique et privée.

Cette stratégie, enchaîne-t-il, ambitionne aussi de développer l’audiovisuel par notamment la technologie du numérique, les infrastructures et les équipements ainsi que de promouvoir la bonne gouvernance des entreprises de communication. Dans ce contexte, le ministre a insisté sur la nécessité de promouvoir le développement de la ressource humaine notamment à travers la formation ainsi que l’image du pays tant sur le plan national qu’international.

Au sujet de l’éventuelle ouverture du champ audiovisuel, le chargé du secteur de la communication au niveau du gouvernement, a répondu par ceci « L’ouverture du champ audiovisuel, se fait d’une manière réfléchie et doit répondre aux attentes de la société. Elle devient de plus en plus une nécessité, mais à condition de mettre en place les mécanismes nécessaires et une stratégie appropriée ». Sur un autre chapitre, le directeur général de la Radio nationale a souligné que son institution lancera avant la fin du mois en cours, une radio internationale, qui émettra en 4 langues, à savoir arabe, français, anglais et espagnol.

Salah Benreguia

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