C’est en présence du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui a été destinataire des recommandations sanctionnant les premières assises nationales de l’industrie et devant servir de base à l’élaboration d’une stratégie nationale, que la clôture des travaux s’est déroulée mercredi dernier au Palais des Nations.
Les trois jours de travaux et de débats en commissions et en ateliers ont donné lieu à de nombreuses recommandations et rapports qui contribueront à l’enrichissement de la mouture initiale de la stratégie industrielle, qui sera soumise à adoption au premier Conseil des ministres, une fois la rédaction du document finale bouclée. En plus des lourds dossiers que sont le financement, le foncier, les investissements directs étrangers (IDE), et la mise à niveau des entreprises, le choix des filières industrielles à promouvoir et leur déploiement spatial sur l’ensemble du territoire, l’innovation, les ressources humaines, et les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ont été longuement discutés et une grande importance leur a été accordée lors des débats. La commission sur le » déploiement spatial » a suggéré que ce dernier soit accompagné d’une politique de rééquilibrage régional afin que toutes les parties du territoire national bénéficient de la croissance économique et que le rôle que jouent les collectivités locales dans l’organe de gestion soit renforcé. Quant au choix des filières, les participants ont été unanimes à demander la collecte d’informations et de statistiques sur les activités de chaque branche pour procéder à leur diffusion à l’intérieur de la branche et entre la branche et l’Etat. De leur côté, les membres de la commission sur » l’innovation, les NTIC et les ressources humaines » ont proposé la généralisation de l’introduction des NTIC au sein des entreprises algériennes, leur utilisation précoce dans le système éducatif, ainsi que le développement d’une » relation triangulaire » entre l’université, la recherche et l’entreprise.
Par ailleurs, les travaux des cinq ateliers sectoriels ont été sanctionnés par une panoplie de propositions portant sur les secteurs des industries électriques et électroniques, de la pharmacie, de l’agroalimentaire, de la mécanique et l’automobile et finalement de la pétrochimie et des engrais.
Les participants aux assises ont proposé la régulation, l’organisation et la surveillance du marché et des activités industrielles dans les domaines électriques et électroniques et réclamé des mesures appropriées à travers la création de laboratoires de contrôle et d’essais. D’autres suggestions consistant en la réadaptation de la politique de mise à niveau de l’entreprise et de son environnement, le renforcement des instruments d’appui dont l’engineering de système et la mise en oeuvre d’un dispositif pour rentabiliser les compétences nationales vivant en Algérie et à l’étranger ont été présentées à l’assistance. Pour l’industrie pharmaceutique, les participants ont plaidé pour la promotion de la production nationale par des mesures de sauvegarde en conformité avec les accords d’association UE-OMC, la facilitation des opérations de partenariat et le transfert des royalties et en définitive l’orientation des IDE vers des projets de haute technologie (biotechnologie) et accéder à des marchés extérieurs.
Il est recommandé également la création de l’agence du médicament qui s’occuperait du contrôle, de l’enregistrement, de l’inspection et de la publication des informations économiques et des statistiques du ministère de la Santé, et d’un conseil de concertation qui participerait aux grandes décisions des pouvoirs publics. Concernant le secteur de l’agroalimentaire, les participants ont suggéré aux pouvoirs publics de créer des sociétés foncières agricoles régies par le droit commercial et d’élaborer une spécialisation pour certaines ZAII. L’atelier sur » les industries mécaniques et automobiles » a proposé quant à lui le recentrage des entreprises sur leurs activités de base, plus particulièrement orientées vers la reconquête des marchés intérieurs et une insertion dans le marché mondial, mais aussi le maintien des activités compétitives et le soutien du développement du partenariat en appuyant notamment l’Union professionnelle des industries de l’automobile et de la mécanique (UPIAM) ainsi que d’autres organisations.
Il est à signaler également que les participants ont insisté sur l’importance de négocier avec un constructeur unique pour venir s’implanter en Algérie avec, dans une première phase, la réalisation d’une plate-forme d’assemblage, en recommandant le site de la SNVI à Rouïba tout en prévoyant une production de 200.000 véhicules/an dont 100.000 seraient destinés à l’exportation.
D’autre part, les recommandations formulées par les participants pour la mise en valeur du secteur de la pétrochimie et des engrais ont substantiellement porté sur la réhabilitation de l’outil de production public existant, l’octroi de brevets de recherche-développement, et la défiscalisation de ces opérations.
Les participants ont attiré également l’attention des autorités concernées sur la nécessité de financer les grands projets de pétrochimie et d’engrais, de rénover les infrastructures portuaires et ferroviaires et surtout d’arrêter un programme de HSE (hygiène, sécurité, environnement), eu égard aux risques industriels spécifiques et de pollution induits par cette branche.
H.H