“Les démissionnaires sont des escrocs”

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Lnvité, hier, à l’émission En toute franchise sur la Chaîne III, Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie à déclaré que « l’Algérie vit une crise morale ». Le leader du RCD a réitéré son appel à la classe politique nationale, y compris les islamistes et les conservateurs, pour « un dialogue politique serein et sérieux, car il n’ y a pas de tabou en politique », a-t-il estimé. Toutefois, le patron du Rassemblement pour la culture et la démocratie a émis une condition au dialogue. Elle consiste, selon lui, à la légalité des partis susceptibles d’y être admis. Une manière pour Sadi de fermer la porte aux ex-fissistes. Même avec ce bémol, Said Sadi aura toutes les peines du monde pour expliquer à sa base cette surprenante volte-face dans l’appréciation du phénomène de l’intégrisme. Il plaide aussi à la décantation de la classe politique selon les projets, pour trouver, ajoute-t-il, un dénominateur commun. Aux militants du RCD d’apprécier, là aussi, la confusion des genres : d’un côté, on appelle à un dialogue tous azimuts où les lignes de démarcation entre modernistes et conservateurs sont brouillées et de l’autre, on appelle à la décantation.

S’exprimant à propos de l’affaire Khalifa, Sadi a souhaité ne pas voir le jugement de cette affaire s’enliser dans un cycle de rendements de comptes entre personnes. Il a estimé, aussi, que le pouvoir a trop vite liquidé le groupe car, selon lui, « on pouvait récupérer ce qui pouvait l’être dans le but de sauver certains postes d’emplois notamment avec Khalifa Airways ».

« La révision de la Constitution n’est pas opportune pour l’Algérie », a déclaré Sadi, qui pose la question de l’identification des éléments à introduire dans cette nouvelle version. A propos de la participation des délégués des archs aux prochaines élections législatives, il estime que « tout Algérien a le droit de participer aux élections », probablement en ayant à l’esprit le souci de ne pas égratigner les militants du Mouvement citoyen. Mais, là aussi, Sadi fait preuve d’amnésie. Il n’y a pas si longtemps, il traitait encore ceux auxquels il fait des appels du pied aujourd’hui de tous les noms d’oiseaux.

Concernant l’affaire des militants de la section de Mohammadia démissionnaires, le leader du RCD a déclaré que leur nombre n’est pas de 110, mais uniquement de 22 personnes, tout en traitant leur action d’escroquerie et l’ex-P/APC de Mohammadia de mauvais gestionnaire, poursuivi par la justice pour des affaires de corruption. Faut-il rafraîchir la mémoire au docteur, et lui rappeler les centaines de fois où il le présentait (ce même maire) comme le meilleur maire de tout le pays. Quant au nombre de militants ayant rendu le tablier, la Dépêche de Kabylie, détient un document paraphé confirmant que 110 militants de Mohammadia ont bel et bien démissionné. Saïd Sadi a annoncé leur poursuite en justice, après les avoir traités « d’escrocs ».

M.M.

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