Les députés et les sénateurs ont repris, hier matin, le chemin des deux hémicycles du Parlement à deux mois des élections législatives.
Si les représentants du conseil de la Nation assurent leurs “sièges” pour quelques mois encore, ce n’est pas le cas pour les députés qui, eux, devront remettre leur place en jeu le 17 mai prochain.
Mais au delà de l’aspect protocolaire de l’ouverture de cette session du printemps, la dernière dans la cinquième législature pour les députés de la chambre basse, rien de nouveau ne se profile à l’horizon. Le discours emphatique de Amar Saadani, président de l’APN, sur les réalisations et les performances de son assemblée, contrastent avec une réalité bien amère : en cinq ans d’existence, l’assemblée nationale n’a été en fin de compte qu’une chambre d’enrigistrement, puisque les députés n’ont réussi à proposer aucune loi, se limitant à adopter les textes du gouvernement et les décrets présidentiels, souvent promulgués en dehors des sessions du parlement.
Et le constat ne peut pas être éludé par Amar Saadani qui a tenté de démentir cela par des chiffres. Le troisième homme de l’Etat dira, par exemple, que la cinquième législature, la deuxième assemblée pluraliste en principe, a adopté 88 lois pendant cinq ans et posé 559 questions orales et 347 écrites aux ministres. mais point de référence au rôle naturel de toute représentation nationale qui consiste, d’abord, à proposer des lois afin de peser sur le cours de la gouvernance.
Quant à la deuxième chambre, le Sénat, son président, Abdelkader Bensalah, a choisi de focaliser son dicours sur l’avenir, en insistant sur des aspects beaucoup plus politiques à l’image des prochaines législatives au cours desquelles il espère voir “une compétition saine” et un débat fructueux.
Bensalah n’a pas, non plus, oublié les principes du parti dont il est issu, le RND. Le président du Sénat a condamné les derniers attentats terroristes. “La persistance de certains actes terroristes -lâches- signifie que leurs auteurs vivent une situation réelle d’hésitation et que leurs cartes sont brouillées (…) et semblent dépassés par le temps”, fait savoir en fait Bensalah qui se dit étonné du retour du terrorisme “Nous croyions que le message adressé par le peuple est bien parvenu (…) mais malheureusement, l’extrêmisme et la déroute restent de mise chez ces groupes (…) Nous leur disons que l’Algérie ne sera pas comme ils rêvent (…) et que notre peuple ne se laissera pas impressionner par les slogans (…)”, a-t-il asséné.
En définitif, Bensalah a exprimé beaucoup plus un avis partisan qu’autre chose. Et les sénateurs, tout comme les députés d’ailleurs, se sont échangés les salamalecs d’usage, en attendant que les choses sérieuses commencent.
Ali B.