L’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a organisé, hier, à son siège une conférence de presse portant sur « La question des salles des fêtes en Algérie ». Il a été question de séparer le classement des activités des salles des fêtes avec celles des cabarets, boites de nuits, discothèques et autres. L’animateur de la conférence, Abdelmadjid Bessila, président de la Commission nationale des salles des fêtes, a exposé un certain nombre de difficultés et problèmes engendrés par la promulgation du décret 05/207 du 04 juin 2005 relatif aux conditions et modalités d’ouverture et d’exploitation des établissements de divertissements et de spectacles. Ce décret exécutif promulgué par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales en 2005, vise à organiser cette activité où des dépassements ont été enregistrés. La gestion des établissements de divertissement est soumise à « une autorisation préalable d’exploitation renouvelable délivrée par le wali d’Alger sur enquête publique ». Les demandes d’autorisation d’exploitation de ces établissements font l’objet d’une enquête publique visant à évaluer l’impact de l’exploitation de ce genre d’établissements sur des aspects liés au calme, à la sécurité et à l’hygiène.
Par ailleurs, le conférencier a souligné que : « Ce décret a été élaboré unilatéralement par l’administration, sans consulter au préalable les propriétaires de salle qui sont les premiers concernés « . En ajoutant, amèrement, que
» cette réglementation comporte un certain nombre d’articles contradictoires et un amalgame dans la classification des activités « . Dans un autre chapitre, suite à l’intervention des autorités de la wilaya d’Alger procédant à la mise en application de ce décret exécutif régissant la réalisation et l’exploitation des salles des fêtes, 80% de salles de fêtes ont été fermées sur un nombre de 706. » Aucune autorité n’a répondu à nos doléances, malgré les maintes protestation », est intervenu un propriétaire. En réponse a cette réclamation, M. Bessila dira que » cette commission est chargée d’étudier les problèmes liés à cette activité et de prendre attache avec les responsables concernés, pour débattre et participer à la recherche de solutions pouvant mener à l’élaboration d’un texte de loi dans l’intérêt de tout un chacun « . Sur cette lancée, le président de la commission a tenu à ajouter qu’il est nécessaire de classer les activités des dites salles comme organisation d’évènements festifs familiaux, tel que les mariages, circoncision et fiançailles, suivant les coutumes et le respect de la dignité de la famille algérienne.
Quant aux propriétaires des salles non conformes, à l’instar de la salle Prestige de Aïn Benian, l’orateur a expliqué que le refus de l’octroi de cette fameuse permission, est justifié par le fait qu’une lettre (pétition) a été adressé par le riverains. Ces derniers refusent catégoriquement la remise en service de cette salle pour cause de nuisance, à savoir des coups de klaxons à des heures indues par les cortèges nuptiaux, hurlements intempestifs des noceurs, usage de pétards et autres coups de feu à balles réelles, stationnement anarchique et obstruction des trottoirs et portes d’accès des riverains, bagarres à l’arme blanche et provocation des habitants du quartier, notamment les femmes par les participants aux fêtes, graves atteintes à l’environnement par des rejets massifs de produits polluants à la mer(bouteilles en plastiques…etc), blocage de sites de baignade par l’occupation du domaine maritime pourtant classé non-edificondi. Bref ! Une véritable calamité qui a empoisonné la vie des riverains, seuls dans un combat désespéré avec le propriétaire qui, visiblement, jouissait de larges complicités dans l’administration et la police locale. Le cas de la salle Prestige pose à lui seul le problème de l’implantation des salles des fêtes en milieu urbain. N’est-il pas temps de songer à déplacer ce type d’activités en dehors des quartiers résidentiels, avant que ne se posent de véritables troubles à l’ordre public ? Il ne faut surtout pas que les citoyens se sentent livrés à eux-mêmes, face à l’appétit vorace et aux méthodes dénuées de scrupules des exploitants des salles des fêtes. Par ailleurs, M. Bessila, a lancé un appel de secours aux autorités, les informant que « le décret 05/207 a injustement mis au chômage des milliers de personnes et a ruiné des centaines de familles ». « Il faut suspendre son application et procéder à sa révision « , a-t-il conclu. Mais pour qu’un tel appel soit entendu, il est nécessaire de d’abord balayer devant sa porte et de séparer le bon grain de l’ivraie.
La fermeture de ces salles a peut-être pénalisé quelques centaines de personnes, mais il a délivré des millions d’autres par ailleurs.
Nabila Belbachir
