3 000 femmes ont marqué l’événement

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Le décor a quelque peu changé dans les rues de la ville de Tizi Ouzou, en dépit du changement de température. Dehors, il faisait froid. Ce n’est pas le cas dans la grande salle de spectacles de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. A 13 heures déjà, elle était pleine comme un œuf. Toutes des femmes, de tout âge. La salle est exiguë en de pareilles circonstances. Le spectacle : “Honneurs aux femmes !” est organisé à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Le spectacle est varié, riche en animation et en couleurs.

La chorale “Anzar”, de la Maison de la culture, ouvre le bal. La place aussi est au rendez-vous. “Anzar” a exaucé les vœux de ces millions d’Algériennes et d’Algériens qui commençaient à s’inquiéter. Et l’inquiétude prit fin en ce 8 mars qui est doublement célébrée et à juste titre. Le défilé de mode assuré par la jeune Nadine, styliste de son état, ne déméritait pas. Des robes portées par des jeunes filles élégantes, suscitent la curiosité des centaines de spectatrices qui applaudissaient à chaque modèle. La troupe folklorique de Beni Yenni s’est, encore une fois, produite admirablement. Elle a fait ses preuves à maintes reprises. Elle a fait honneur à la région dans d’autres wilayas, à l’Algérie en dehors des frontières. La danse folklorique kabyle a toujours suscité intérêt et passion. Et les femmes, aujourd’hui, ne se sont pas gênées pour se défouler au rythme des instruments de musique tout à fait traditionnels. Les danseuses et les danseurs ne dansaient pas. Ils vibraient. Toutes les parties du corps sont mises à contribution. Les applaudissements et youyous ne s’arrêtaient pas pour encourager les jeunes, pour leur demander aussi d’accélérer la cadence. Le message est passé. Le jeune chanteur Oujrih, connu de ces jeunes filles et ces femmes parmi lesquelles il compte de nombreuses fanes, a emballé la salle dès son apparition sur scène. Les chansons “Mariage”, “Face à face” et “Ou??” (Ils ne veulent pas !), en faisant allusion aux parents qui s’opposent aux demandes de leurs enfants) ont obligé les jeunes filles de la salle à se mettre debout. Et sur place, elles dansaient. D’autres répétaient en chœur les refrains appris sans faute. Les applaudissements nourris ne s’arrêtaient pas. Les youyous stridents fusaient de partout. La salle est subjuguée. Makhlouf, un autre jeune chanteur du bercail qui compte de nombreuses chansons à son actif, augmente la tension dans la salle avec “Comment t’oublier ?”, “Ça me fait plaisir” et “Je garde toujours ton souvenir” qui trouvent du répondant parmi les spectatrices survoltées. C’est l’hystérie qui gagne la salle. Les tabous aujourd’hui sont mis de côté. Nouredine Debiane, dans trois chansons : “Comment tu t’appelles ?”, “J’écris ton nom” et “La fleur du portier” a monté le mercure un peu plus haut. Les femmes se sont défoulées. C’est leur fête. Il est à signaler que ces productions ont été faites alternativement avec des récitals poétiques, bien entendu, à l’intention de la femme, en général, dans lesquels leurs auteurs ont mis en relief les qualités de la femme algérienne, sa bravoure durant la révolution armée, sa participation à l’éducation des enfants et le développement de la nation. Des cadeaux symboliques ont été remis à des moudjahidate par les organisateurs, en l’occurrence les responsables du RND et de la MCMM dont M. Ould Ali Hadi. Par ailleurs, il est à noter que dans la matinée, les sections féminines du RND et de l’UDR ont battu le pavé en parcourant les artères principales de Tizi Ouzou et un dépôt de gerbes de fleurs eut lieu au carré des martyrs du centre-ville (face à l’antenne de la daïra, ex-BCA).

Mohand N’Tighilt

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