Pour ne pas imploser, le FFS boycotte

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“Le FFS a l’honneur, la liberté et le privilège d’annoncer sa décision de non-participation au prochain scrutin législatif « , a finalement décidé le Conseil national extraordinaire du FFS, à travers une résolution politique lue par Karim Tabou, lors d’une conférence de presse tenue, hier, avant de faire lecture également d’une  » contribution de Hocine Aït Ahmed  » au Conseil national.

Ce qui se traduit par le  » boycott actif  » tel qu’annoncé par le porte-parole du FFS.

Quant aux raisons officiellement avancées par la direction du FFS, elles se veulent fondées sur  » l’épreuve des faits et au regard du bilan « , qui, selon le FFS, n’inciteraient pas à  » croire à l’existence d’un parlement algérien, à croire à la capacité d’intervention de l’APN dans la vie nationale (et) pour parler d’élections crédibles ».

Des motifs que sous-tend un réquisitoire en règle contre le  » régime algérien (qui) est resté fondamentalement conservateur depuis 16 ans « , soit depuis 1991, date à laquelle rappelle le FFS, il y eut  » interruption du processus démocratique « . Le pouvoir politique est en outre accusé par le parti d’Aït Ahmed d’avoir  » renié les idéaux des fondateurs du Mouvement de libération nationale (et d’être dans une situation) d’abdication et de dépendance vis-à-vis des grandes puissances militaires, économiques et financières « , à la faveur, est-il estimé, de  » l’ouverture économique et du statu quo politique, (qui) résument la stratégie de ce régime « .

Bref, une situation générale du pays jugée  » plus qu’inquiétante « , ce qui amène le FFS à être  » sceptique quant à une possibilité de changement par les élections… « . Et ne craignant pas de se contredire, dans la mesure où le FFS a tout de même participé à des élections locales, il est affirmé qu’en Algérie  » il n’ y a pas de démocratie même après trois élections présidentielles, quatre scrutins législatifs, depuis 88, même après toutes les élections municipales et moult révisions constitutionnelles « .

S’agissant de la non-tenue de son congrès dont on estime qu’il aurait été parmi les réels motifs du boycott, Karim Tabou refuse l’option d’un  » congrès administratif « , et se donne  » tout le temps qu’il faudra  » pour la tenue de ces assises.

Sur la question de la crise interne que traverse le parti, le porte-parole du FFS s’est contenté de reconnaître l’existence de  » problèmes « . La  » contribution de Hocine Aït Ahmed  » au Conseil national de sa formation quant à elle, tombe à bras raccourcis sur ceux qu’il qualifie d’  » abdiquants et autres néo-repentis (auxquels) la paresse intellectuelle et la fourberie servent de viatique « . Et le président du FFS de carrément qualifier le 17 mai 2007 de  » messe qui fête zawadj el moutaâ « .

Il est à remarquer la facilité avec laquelle Aït Ahmed  » oublie  » autant l’ampleur de la crise qui secoue son parti que, surtout, le châtiment qu’il a réservé aux élus et militants contestataires, entre levée de la couverture politique et exclusions. Dans sa  » contribution « , il parle en effet  » d’école d’apprentissage de la démocratie  » que constituerait le FFS, ainsi que de  » débat, apaisé et libre « , qui auraient caractérisé  » la confrontation des opinions des militants « . Pour un parti qui est au bord de l’implosion, ce constat relève ou de la pure cécité ou, alors, de l’ignorance de la réalité. Dans les deux cas, les temps s’annoncent rudes.

Hakim O.

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