Dix semaines après le déclenchement du conflit au sein du lycée Emir Abdelkader, l’inspection de l’Académie d’Alger a lancé, hier, une assignation en référé contre les enseignants grévistes, au moment où ces derniers ont déposé une plainte en pénal contre l’Académie sus-citée. Les faits dénoncés auprès du tribunal de Bab El Oued sont : « violation du droit de grève et remplacement manifestement illégal des enseignants grévistes par des casseurs de grève ». Dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, le collectif des enseignants grévistes a vigoureusement dénoncé ce recours au référé et s’interroge sur les motifs d’une telle démarche qui « est une mesure d’urgence », alors que les enseignants ont confirmé leur disponibilité à la méditation de Me Hocine Zahouane, président de la Ligue de défense des droits de l’Homme ( Laddh ). Ils ajoute, qu’à travers cette procédure en référé qui réclame la reprise des cours, sous le sceau de l’urgence, l’Académie, qui « élude son implication dans le blocage des négociations et refuse la solution tolérable du départ du chef de l’établissement », est en train de mener « une nouvelle cabale judiciaire », en faisant « table rase » du mouvement gréviste et en transformant le lycée Emir Abdelkader en « un espace d’application de la casse du syndicalisme ». Dans ce conflit ouvert, les enseignants grévistes estiment que « l’épilogue aurait épargné aux élèves une si longue grève d’autant que le chef avait été affecté depuis octobre à l’Académie d’Alger-Centre », mais que le souci « des tenants de l’autoritarisme …est d’anéantir le mouvement gréviste ». Les enseignants grévistes, qui se disent désormais « habitués aux actes d’hostilité », seront présents lors du verdict que rendra demain le juge des référés à 11heures.
H.H.