Les fortes précipitations qu’a connues la wilaya de Tizi Ouzou, depuis jeudi, n’ont heureusement causé aucune victime. Ce sont plutôt les infiltrations d’eau qui ont été signalées dans différentes localités causant par endroits des dégâts matériels.
Hier, les averses ont rendu la circulation des voitures et des personnes très difficiles, paralysant par moments les activités de commerce et de transport.
Le gros des dégâts généré par les eaux pluviales a été enregistré à la Nouvelle-Ville du côté du carrefour du 20-Avril. Un de commerce et de services a été touché par des infiltrations ayant conduit à l’inondation des magasins se situant au rez-de-chaussée. C’est le cas du magasin de photographie SIAD qui où la remontée des eaux a atteint les 30 centimètres, paralysant toutes les machines qui s’y trouvent.
“Ce n’est pas la première fois que nous subissons de tels dégâts. A chaque précipitation conséquente, nos magasins sont vite gagnés par les flots”, nous dira coléreux le gérant de la boutique. Ses voisins ont vécu le même cauchemar. Un prestataire de service en matériels informatiques ainsi qu’un autre commerçant en quincaillerie, dont les boutiques se trouvent à l’arrière du bâtiment, ont été aussi inondés par les flots.
Pour le seul photographe, les dégâts peuvent se chiffrer en millions de centimes. Les consommables des machines ont été détruits, avons-nous constaté de visu : “Notre activité sera paralysée pendant deux jours, le temps qu’il faudra pour dégager la boue qui a gagné tout le matériel. Quant à ces machines, elles ne seront fonctionnelles qu’après avoir été asséchées. Cela prendra au bas mot une semaine”, explique Saïd Siad.
A notre arrivée sur les lieux, le carrefour du 20-Avril est partiellement obstrué par les flots après que les riverains aient dégagé et nettoyé les avaloirs. Le plus frappant sont les conditions de travail des agents de la voirie de la municipalité de Tizi Ouzou. Ceux-ci ont eu toute la peine à faire leur travail non sans risque d’être heurtés par les voitures et poids lourds qui ne marquent pas toujours d’arrêt, faute d’agents de l’ordre. Pire, les employés municipaux dépourvus de tenues de travail adéquates pour pareils chantiers ont éprouvé d’énormes difficultés pour s’introduire dans les flots et dégager les avaloirs.
A Aït Boumahdi, dans la daïra des Ouacifs, c’est le CEM Saïd-Bessad qui a dû fermer ses portes après avoir renvoyé les collégiens chez eux, à cause d’énormes infiltrations d’eau. C’est le président de l’association des parents d’élèves “Assirem” qui a fait le déplacement à notre bureau pour nous faire part de son désarroi. “Toutes les salles de cours sont touchées par le phénomène, cela dure depuis la construction de cette école”, nous dira, dépité, M. Hassouna Saïd qui précise que le même problème touche également la cantine scolaire. Mais pour cette dernière, le cas est plus dangereux puisque les infiltrations se mélangent aux eaux usées dont les conduites sont installées au-dessus de la cantine. A cela s’ajoute, nous dira-t-il, le danger que représente la route, dépourvue de ralentisseurs, qui sépare l’école de la cantine.
D’ailleurs, les parents d’élèves tiendront un sit-in aujourd’hui devant le siège de la daïra avec l’appui de la direction du collège.
Un autre phénomène d’inondation a été signalé hier à la cité des 400 Logements de Draâ Ben Khedda. Les éléments de la Protection civile ont dû déployer d’énormes efforts avant de venir à bout des eaux qui se sont infiltreés dans certains appartements de cette cité. Même si du côté de la Protection civile de Tizi Ouzou la situation n’incite pas à la panique, les citoyens gardent en tête les scènes d’inondations spectaculaires qu’a connues la wilaya en 2004. Les pompiers n’ont enregistré que six “interventions routinières” depuis la matinée jusqu’à hier après-midi.
Les hauteurs de la wilaya ont par contre renoué avec les chutes de neige où l’on nous a signalé une circulation très difficile du côté d’Iferhounène, Iboudraren, Ath Yenni, Aïn El Hammam et Beni Douala.
M.A.T.
